Projet à 2,6 millions de francsUn local flambant neuf et écolo pour la voirie d’Échichens
Le Conseil communal n’a pas suivi la Commission des finances et a validé la construction d’un bâtiment de voirie à Colombier. Il y a même ajouté des panneaux solaires.

Dans la bouche du municipal d’Échichens, le bâtiment de la Voirie a presque valeur de symbole d’unité. «Depuis la fusion, il y a plus de dix ans, ce service est éparpillé sur le territoire de nos quatre villages dans des hangars, des conteneurs et des garages sans chauffage, ni endroit pour se laver ou même des toilettes», explique Giuseppe Biancaniello.
Des «conditions inacceptables» à ses yeux, après deux projets refusés par le conseil et un par le Canton, justifiant son plaidoyer pour la construction d’un local commun et moderne de 462 m2 avec garage, atelier, zone de lavage. Mais aussi cafétéria, vestiaires et douches, le tout imaginé à Colombier, dans la zone du Pontet, qui accueille déjà une école et une salle polyvalente.
Visions opposées
Or, le montant de 2,6 millions de francs demandé correspondait au double de celui envisagé au début de l’étude de cette quatrième mouture, ce que l’Exécutif justifie par la hausse du coût des matériaux, d’une part, et les règles des marchés publics, de l’autre, ce qui rend impossible de négocier les prix. De quoi alerter la Commission des finances, pour qui cette dépense – couplée aux futurs investissements planifiés et aux besoins identifiés – «conduirait à un niveau d’endettement qu’il n’est pas prudent d’envisager».
Deux salles, deux ambiances, puisque, de son côté, la commission ad hoc a souhaité au contraire alourdir la facture en installant des panneaux solaires sur l’intégralité de la toiture (et non le minimum légal comme prévu initialement). Surcoût estimé: 102’581 francs.
«Mieux vaut faire envie que pitié en se dotant d’infrastructures dont nous pouvons être fiers, avec ici un signal fort concernant la production d’énergie renouvelable.»
Pour le municipal des Finances, André Augsburger, la situation confortable de la commune au niveau de ses comptes et l’endettement net qui équivaut à ce jour à 50% du plafond de 29 millions de francs fixé en 2021 offrent toutefois «une marge suffisante pour absorber un tel investissement».
Parmi les nombreux élus à penser comme lui, un conseiller a argumenté qu’«élaborer un projet moins coûteux amènerait forcément à des demi-mesures», alors que son collègue Pascal Rufer a souligné «qu’il valait mieux faire envie que pitié; 2,6 millions, c’est un peu beaucoup. C’est vrai que nous sommes endettés, mais nous avons des infrastructures dont nous pouvons être fiers, d’autant que nous donnons avec celle-ci un signal fort concernant la production d’énergie renouvelable.»
Au final, toutes les propositions ont été acceptées à une large majorité de trois quarts des votants, pour des travaux qui pourraient débuter dès le mois de juin au plus tôt.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.