Un métro Chailly-EPFL par le tunnel Tridel, une idée folle ?
Une association présente un projet de M4, profitant de la galerie à déchets et du tracé du M1.

L'idée serpente sous les collines lausannoises. Présentée lundi par la section vaudoise de la Communauté d'intérêts pour les transports publics (CITRAP), elle consiste en la réalisation d'une quatrième ligne de métro, entre Chailly à l'EPFL (voir l'infographie ci-dessous). Elle utiliserait notamment le tunnel ferroviaire Tridel, qui achemine les déchets, sous terre, entre Sébeillon et l'usine d'incinération de la Sallaz. La CITRAP défend ainsi une ligne «combinée et optimisée avec des infrastructures existantes afin de réduire les coûts de construction».

Dans le détail, ce M4 circulerait donc dans le tunnel Tridel, prolongé aux deux extrémités, et profiterait à l'ouest de la ligne du M1 pour gagner l'EPFL. Sur cette base, la CITRAP imagine des stations à Chailly, la Sallaz, Bellevaux, Pontaise, Chauderon, Sévelin, Malley puis Provence, avant de suivre le M1.
Concept à long terme
«L'idée n'est pas de nous, puisqu'elle avait surgi dès l'inauguration du tunnel Tridel, signale Pierre Bonjour pour la CITRAP. Reste que ce dernier ne possède qu'une seule voie, qu'il ne respecte pas les normes voyageurs et qu'il passe à des profondeurs conséquentes. «Je pense qu'une seule voie suffirait, sur le modèle du M1, c'est-à-dire des rames plus longues et des fréquences moindres par rapport au M2», estime Pierre Bonjour. La CITRAP admet que la mise aux normes serait coûteuse, puisqu'elle envisage la même somme que pour la construction du tunnel, à savoir 75 millions de francs. Les initiateurs n'ont par contre pas chiffré l'entier du projet, «au simple stade de concept».
Présenté au public lundi soir dans le cadre d'un Café de la Mobilité, ce projet de M4 n'est pas encore arrivé officiellement sur les bureaux de l'Etat. «La Direction générale de la mobilité et des routes se concentre sur les gros projets à venir, notamment la première étape du M3 (attendu en 2025), réagit néanmoins Mehdi-Stéphane Prin, chargé de communication au Département des infrastructures. Il y a aussi le tram entre Renens et le Flon, le développement du RER Vaud ou encore le prolongement de l'Aigle-Leysin, ce qui fait beaucoup de choses sur les dix prochaines années.»
Concurrence d'une surface «plus conviviale»
Prudence aussi du côté de la Ville de Lausanne. «Il faut raisonner à l'échelle cantonale et veiller à l'équilibre des investissements, sachant que nous avons déjà la chance d'avoir le M3, tempère Florence Germond, municipale chargée de la mobilité. Nous restons attentifs aux idées mais celle-ci n'est pas encore mûre pour être portée politiquement.» Par ailleurs, l'élue préfère la mobilité collective en surface, «plus conviviale et permettant de requalifier les espaces».
«Nous aimerions simplement que ce concept soit intégré à une planification sur le long terme», propose Pierre Bonjour. Pour appuyer son idée, la CITRAP met en avant la hausse régulière du nombre de voyageurs dans les transports publics de l'agglomération et explique qu'elle pourrait par exemple servir aux futurs habitants d'Aligro City à Chavannes-près-Renens et de l'écoquartier des Prés-de-Vidy.
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