LausanneUn millier de bougies pour autant d’emplois menacés
Les restaurateurs lausannois se sont mobilisés. Le gros de la crise est encore à venir en termes économiques, crient-ils.

Les patrons de bistrots ont illuminé ce vendredi soir les escaliers du Château Saint-Maire, à Lausanne. Mais ce n’était pas pour égayer le siège du pouvoir cantonal, bien au contraire. Ces 1000 bougies funéraires visaient à rappeler qu’un nombre équivalent d’emplois étaient menacés dans le secteur de la restauration par les conséquences de la crise sanitaire. Selon Gastro Lausanne, qui pilotait cette opération, l’ensemble des emplois actuels ne pourront pas être maintenus si les conditions-cadres ne sont pas adaptées à la situation. La convention de travail et la loi sur le chômage devraient être modifiées temporairement, estiment les restaurateurs.
Certes, les efforts entrepris par les collectivités publiques sont salués par l’association faîtière. Reste que les efforts doivent se poursuivre sur le plan cantonal et fédéral, estime Gastro Lausanne. Susan Sax en est la présidente: «Notre objectif est de rappeler que la crise n’est pas terminée. Les problèmes économiques sont encore devant nous et il s’agit d’éviter des faillites et des licenciements.»
«Même les licenciements sont susceptibles de provoquer la faillite d’une enseigne.»
Les obligations des restaurateurs restent les mêmes que pour tous les patrons, alors qu’ils ont dû fermer leurs portes pendant de longues semaines pour ne le rouvrir qu’à des conditions très strictes. Or, depuis la fin mai, les patrons et apprentis n’ont plus droit au chômage partiel. Les restaurateurs continuent de payer des charges sociales à 100%, qui ne sont remboursées qu’à 80% par les RHT, alors que les règles sanitaires empêchent les bistrots de fonctionner comme avant la crise. «Même les licenciements sont susceptibles de provoquer la faillite d’une enseigne, car les employés ont droit à des charges sociales qu’il s’agit de payer d’un coup alors que, justement, les patrons de bistrots sont en manque de liquidités», illustre Susan Sax.
Emplois précarisés
Dans le même temps, la discothèque le MAD a également écrit au Conseil communal de Lausanne en demandant aux élus d’employer le produit de la taxe sur le divertissement pour soutenir le club et ses collaborateurs. C’est que la cinquantaine d’employés et les 150 extras sont presque tous à l’arrêt depuis le 12 mars. «Ils peinent à joindre les deux bouts, un peu davantage chaque mois», décrit le club, qui en appelle à une aide ponctuelle en tant qu’entreprise active dans le domaine de la culture.
Cette démarche n’est pas celle de Gastro Lausanne, mais elle souligne les difficultés du secteur. Les employés des bistrots lausannois porteront d’ailleurs ces prochains jours un t-shirt blanc orné d’un logo détournant celui de la Ville. On y voit l’un des deux lions qui s’efface peu à peu, autour d’un écusson vaudois retourné pour figurer une pierre tombale, histoire de rappeler qu’un emploi sur deux est menacé dans le secteur.
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