Un municipal de Saint-Sulpice sous enquête
Le municipal Jean-Pierre Jaton, accablé par des employés communaux et un audit externe, refuse de démissionner. Le Canton décidera de sa potentielle suspension.

Ambiance maussade à Saint-Sulpice. Le municipal de l'Aménagement du territoire Jean-Pierre Jaton est sous le coup d'une enquête administrative, selon Le Matin d'hier. Un audit externe sur les relations interpersonnelles au sein de l'administration communale a corroboré les accusations formulées en juillet par certains employés, ce qui a poussé le corps municipal à demander la démission de son membre. Devant son refus, la Municipalité a saisi le Canton, seul compétent pour prononcer la suspension d'un élu.
Ce qu'on reproche à Jean-Pierre Jaton? Certains employés de l'administration ont fait état de «problèmes rencontrés de manière récurrente» avec le municipal, lit-on dans le compte-rendu du Conseil communal. Le texte ne donne pas davantage de détails, mais l'arrêt de travail d'une des personnes concernées est clairement mis en relation avec la situation, et le syndic Alain Clerc parle de «mobbing avéré».
«Un personnage très entier»
Les deux groupes politiques de Saint-Sulpice – l'Association Saint-Sulpice Ensemble (ASSE), groupe de Jean-Pierre Jaton, et les Indépendants de Centre Droite (ICD) – déplorent la situation et louent le travail du municipal. «Mais c'est un personnage très entier», lâche Rémy Pache, président des ICD. Ce groupe politique, qui compte un seul municipal, est né avec la proportionnelle en 2015, à la suite de tensions au sein de l'Exécutif serpeliou, «clairement divisé en deux groupes», selon le président. Cela avait agité les élections, dont Jean-Pierre Jaton était sorti le moins bien élu du 1er tour. Interrogé à ce sujet, le syndic (ASSE) ne souhaite pas commenter.
Jean-Pierre Jaton est également peu loquace: «J'attends sereinement le résultat de l'enquête administrative.» Pour le reste, il renvoie aux communications faites devant le Conseil communal. L'ingénieur de 63 ans n'a pas souhaité être entendu durant l'audit, qu'il juge partial. Il accuse en outre le syndic, avec qui il siège à la Municipalité depuis neuf ans, d'outrepasser ses droits. Selon lui, il n'aurait pas dû mandater seul les cabinets d'audit (un sur les relations interpersonnelles, l'autre sur l'organisation de l'administration), même si leur principe avait été validé en séance de Municipalité. Il a dénoncé le cas à la préfecture.
Aujourd'hui, l'Exécutif continue de siéger in corpore, mais «les séances ne sont pas très agréables», admet le syndic. «Le Conseil d'Etat va se saisir du dossier prochainement», indique Laurence Jobin, du Département des institutions et de la sécurité. Si la suspension est prononcée, elle pourra durer un an au maximum. Le Canton pourrait ensuite appeler le corps électoral de Saint-Sulpice aux urnes pour qu'il vote l'éviction du municipal. Ce serait la première application de la révision de la loi sur les communes, modifiée en 2011, à la suite de l'affaire Doriot à Montreux.
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