«Un musée n'est plus un espace retranché»
Christian Bernard a livré hier un programme pléthorique et un message pour sa dernière année à la tête du Musée d'art moderne et contemporain (Mamco), qu'il a créé il y a vingt ans à Genève.

Merci! Déroulé en format XXL sur trois étages de la façade du Mamco à Genève, le merci à César, Louise Bourgeois, Jean Ott, Maurizio Cattelan, John Armleder, Mai-Thu Perret se multiplie presque jusqu'à l'infini. Au total, 888 noms serrés les uns contre les autres comme sur un manifeste d'art contemporain, 888 signatures d'artistes qui pèsent de tout leur poids sur sa scène comme sur l'histoire de l'un de ses phares en Suisse. Vertigineuse – la liste témoigne des vingt ans de frénésie et d'envies fêtés par l'institution l'année dernière –, elle porte aussi la philosophie de son directeur: «La quantité est une qualité, c'est une densité, une énergie. Elle vaut bien mieux que l'emphase ou la raréfaction. Pour moi, insiste Christian Bernard, la quantité, c'est l'espace horizontal de la démocratie.»