Les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du tourisme et des loisirs sont très fortement impactés par la pandémie. Ils se trouvent aujourd’hui dans une dynamique de survie et auront besoin de temps pour remettre leurs comptes à flot et dépasser les conséquences de la crise économique due au Covid-19.
Dès lors, toute taxe supplémentaire entrant en vigueur dans les dix ans à venir augmente les dangers pour ces entités déjà malmenées.
En ce sens, la loi sur le CO2 prévoit essentiellement de nouvelles taxes et obligations, présentées par ses partisans comme faciles à supporter pour la majorité des citoyens de ce pays. Il en est autrement en ce qui concerne les commerces et notamment les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et leurs domaines associés.
«Demander aujourd’hui à un hôtel, restaurant ou café de changer son infrastructure de chauffage est déraisonnable.»
Commençons par le chauffage. Demander aujourd’hui à un hôtel, restaurant ou café de changer son infrastructure de chauffage est déraisonnable: un nouveau système coûte des dizaines, voire centaines de milliers de francs.
Or, nous en sommes à calculer quand rembourser nos prêts Covid ou comment maîtriser nos droits dans les cas de rigueur. Bien sûr, me direz-vous, des subventions existent. Mais elles ne tombent pas du ciel et ne couvrent bien entendu pas l’essentiel du prix d’une machinerie neuve.
Poursuivons avec les transports. Pour nous, hôteliers, cafetiers et restaurateurs, les transports ne sont pas une question de convenance personnelle, mais une partie du service à la clientèle dont il nous est impossible de nous passer: les livraisons sont quotidiennes et nombreuses. Les produits qui se conservent, ainsi que les produits de nettoyage, s’ils ne sont pas livrés quotidiennement, ont aussi été transportés et subiront sans aucun doute des ajustements de prix.
En conséquence, toute taxe sur les carburants, même si elle est faible, aura, dans l’hôtellerie et la restauration, par son aspect cumulatif, un impact important sur l’ardoise que, au bout de la chaîne, le client paiera, sans aucun avantage ni pour lui ni pour l’hôtelier ou le restaurateur.
Enfin, ajoutons à cela les taxes sur l’aviation, qui vont peser sur la reprise du tourisme haut de gamme pour l’heure largement à l’arrêt.
Secteurs menacés de ruine
Toutes ces augmentations de prix ne peuvent que nuire à l’hôtellerie et restauration suisses par rapport à la concurrence étrangère, déjà fortement favorisée par des prix plus bas.
Il est évident que le problème climatique nécessite d’être pris à bras-le-corps et que des changements à tous les niveaux sont essentiels.
Mais cette nouvelle loi CO2 principalement punitive pourrait, au sortir de la pandémie, ruiner certains secteurs de notre économie sans résultats probants: ce n’est pas en réduisant les émissions de CO2 en Suisse uniquement ou presque que l’on sauvera nos glaciers.
Alors à qui veut trinquer, santé! Pour ma part, je voterai non à cette loi.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’invitée – Un nouveau coup de massue pour l’hôtellerie-restauration
Susan Sax s’oppose à la loi sur le CO2 soumise au vote le 13 juin.