Un nouveau havre pour 5000 tortues à Chavornay
L'association Protection et récupération des tortues a inauguré ses nouvelles installations. Elle pourra accueillir trois fois plus de pensionnaires.
Des tortues hargneuses au bec acéré, une marraine célèbre et tout sourire qui répond au nom de Lolita Morena ainsi que de nombreux amateurs romands et alémaniques de reptiles à carapace. C'étaient les ingrédients réunis ce vendredi par l'association Protection et récupération des tortues pour inaugurer en grande pompe ses nouveaux aménagements extérieurs.
Au total, deux bassins et trois parcs accueilleront respectivement des tortues aquatiques et terrestres. Après l'ouverture du nouveau centre encore en construction, 5000 pensionnaires friands de salade pourront être hébergés, contre 1700 actuellement.
Tortues abandonnées, retrouvées ou apportées: chaque année, le centre accueille pas moins de 350 bestioles en détresse. Si bien que l'étroitesse des enclos s'est vite fait ressentir.
Répondant au doux nom d'Emys, l'appellation de l'unique tortue indigène suisse, le centre met un point d'honneur à élever et à réintroduire cette espèce dans la nature. «A Genève et à Neuchâtel, c'est déjà chose faite, se réjouit Jean-Marc Ducotterd, président de l'association. D'ici à deux ans, elles pourront se reproduire en milieu naturel.»
Baptême de l'eau
Les mains gantées, une foule excitée s'est amassée devant un des deux bassins afin de mettre petites et grandes tortues tête la première dans l'eau. Cent huitante reptiles ont plongé avec délice – ou non – dans une eau peu tempérée. Les plus chanceux d'entre eux, 300 autres tortues, attendaient sagement et chaudement dans une serre que les températures soient plus clémentes avant de faire le grand saut et d'intégrer leur nouvelle demeure printanière.
Fou? Cet adjectif, Jean-Marc Ducotterd l'a entendu à maintes reprises à cause de son amour pour un animal considéré comme atypique. Passionné serait un meilleur mot: voilà bientôt vingt-quatre ans que son association récupère des tortues et éduque également de nombreux écoliers venus observer ces drôles de bestioles carapacées. «Nous avons aussi mis en place une hotline. Evidemment, le sujet n'est pas très sexy, sauf lorsqu'on nous demande des conseils sur la reproduction», plaisante-t-il.
Pour l'amour de ces petites bouilles à l'allure préhistorique, plusieurs bénévoles n'ont pas hésité à enfiler salopette, saisir pelle et outils et à consacrer leur temps libre à la construction de ce petit coin de paradis pour ovipares.
Redoutables reptiles
Plusieurs d'entre eux ont eu le privilège de mettre à l'eau les terrifiantes tortues hargneuses. «Dans le bassin nageront cinq ou six d'entre elles, explique un bénévole. Avec son cou déployable de 20 cm, elle se sent en danger lorsqu'elle se trouve hors de l'eau et peut mordre très vite et très fort.»
Le centre comptera bientôt une infirmerie, ainsi qu'une nurserie et tout un étage dédié à des tortues asiatiques.
Les embûches qui ont semé ces dix dernières années jusqu'à l'aboutissement du projet? Jean-Marc Ducotterd s'en souvient. Notamment concernant la recherche de fonds: «Chaque franc a été trouvé avec une petite sueur au front.» Le coût du nouveau centre est estimé à 2 millions de francs. Pour l'heure, l'association a déjà récolté 1,3 million par le biais de fondations privées. «Nous avons même déposé une crousille aujourd'hui, ajoute Jean-Marc Ducotterd, afin de récolter une partie des 700 000 francs restants.» Tout arrive à point à qui sait attendre, même si le temps se calque sur la cadence d'une tortue.
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