Des milliers de manifestants dans les rues, qui dénoncent depuis des semaines un «apartheid sanitaire» et «la surveillance de masse» exercée par l’État. Des réseaux sociaux qui regorgent de commentaires haineux à l’égard des autorités.
À voir ces flots d’hostilité, on pourrait croire la Suisse à feu et à sang. Le pays serait-il sur le point, en pleine pandémie, de perdre la sérénité qui fait sa stabilité?
Heureusement, les images sont trompeuses. Une nette majorité de citoyens approuve les mesures de lutte contre le coronavirus. C’est ce que montrent tous les sondages réalisés à l’approche de la votation du 28 novembre sur la loi Covid.
Selon la deuxième enquête d’opinion de Tamedia (éditeur de ce contenu), ce soutien s’est renforcé de 6% au cours des quinze derniers jours, pour atteindre près de 70% des intentions de vote.
«Il semble y avoir, loin du tapage des protestataires de tout poil, une majorité silencieuse qui se plie de bonne grâce à l’exigence du pass sanitaire.»
Voilà qui est rassurant. Il semble y avoir, loin du tapage des protestataires de tout poil, une majorité silencieuse qui se plie de bonne grâce à l’exigence du pass sanitaire. Ce sésame si décrié constitue à ses yeux un moindre mal pour éviter un rebond des contaminations et de nouvelles fermetures. Elle ne demande rien d’autre que pouvoir sortir de cette crise. Et oublier le certificat Covid.
Le oui quasi certain dans les urnes ne doit cependant pas masquer la fracture actuelle. Une minorité significative estime que la démocratie bafoue ses droits fondamentaux. À lire les sondages, elle est surtout composée de sympathisants UDC, mais aussi de jeunes de toutes les sensibilités politiques.
Cette plaie est inquiétante. Elle ne se refermera pas sitôt après le scrutin. La crise sanitaire révèle, au cœur de notre paisible Suisse, une crise de confiance dont il faudra tirer les leçons.
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Éditorial sur la votation du 28 novembre – Un oui qui laissera des traces
Les sondages prédisent un large soutien au pass sanitaire le 28 novembre, à travers la loi Covid. Une perspective en partie rassurante.