Procès à ZurichUn prédicateur condamné pour ses propos homophobes
Le tribunal a reconnu un sexagénaire coupable d’incitation à la haine pour un sermon proféré en pleine rue en juin 2021.

Un ancien enseignant de 63 ans a été condamné ce vendredi par le tribunal du district de Zurich à une peine pécuniaire avec sursis de 95 jours-amendes à 160 francs (15’200 francs). Il est reconnu coupable de discrimination et d’incitation à la haine pour des propos jugés homophobes, relatent plusieurs médias zurichois.
C’est l’un des premiers cas en Suisse à être porté devant un tribunal depuis l’extension de la norme pénale contre le racisme, en 2020. L’homme s’est présenté devant le juge unique sans avocat.
«Vous confondez un sermon avec la haine et l’incitation à la haine. Et si vous confondez, j’en suis désolé.»
Absente lors du procès, la procureure en charge du dossier avait demandé une peine de prison avec sursis de huit mois ainsi qu’une amende de dix jours-amendes à 150 francs.
Sermon sur la place publique
Les faits remontent à juin 2021. Cet ancien enseignant avait proféré un sermon sans équivoque à la Bahnhofstrasse, au cœur de Zurich. «Les homosexuels sont inférieurs, l’amour homosexuel est un péché qui n’a aucune validité devant Dieu, c’est un désir mauvais et une convoitise honteuse!»
Une quinzaine de minutes après le début de son discours, l’homme s’était enfui en voyant la police arriver. Cette course-poursuite avait été finalement gagnée par les forces de l’ordre.
Il cite la Bible
Au tribunal ce vendredi, l’accusé n’a pas contesté les faits, mais il s’est dit innocent. «Vous confondez un sermon avec la haine et l’incitation à la haine. Et si vous confondez, j’en suis désolé», a-t-il déclaré au juge. L’homme se considère comme un prédicateur et a cité plusieurs passages de la Bible durant l’audience. Le tribunal a non seulement sanctionné ses propos, mais aussi sa fuite devant les policiers.
«On peut aussi enfreindre l’interdiction de discrimination lorsqu’on fait, par conviction religieuse, des déclarations qui sont dénigrantes et discriminatoires pour les personnes concernées.»
En dépit de la liberté de religion, le juge n’a donc guère eu de doutes au moment de prononcer le verdict. «On peut aussi enfreindre l’interdiction de discrimination lorsqu’on fait, par conviction religieuse, des déclarations qui sont dénigrantes et discriminatoires pour les personnes concernées», a-t-il souligné.
Le sursis ayant été octroyé, seuls les frais de justice de 3500 francs devront être payés par l’ancien enseignant s’il ne commet aucune infraction ces deux prochaines années, ajoute le «Tages-Anzeiger».
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