Procès à LausannePrison avec sursis requise contre le psychiatre accusé de viol
Le prévenu est mis en cause par deux ex-patientes pour des faits survenus après leurs thérapies.

Les relations entre un psychiatre lausannois et deux de ses ex-patientes étaient au cœur des débats, mercredi, devant le Tribunal correctionnel de l’arrondissement de Lausanne. Toutes deux ont eu plusieurs rapports sexuels avec le spécialiste, dans son cabinet, après la fin de leur thérapie. Des moments convenus, initialement pour discuter autour d’un café, et dont les parties offrent aujourd’hui une lecture opposée.
Le cas d’Anna*, d’abord, dont nous avions recueilli le témoignage en amont du procès. Elle est suivie de 2006 à 2011 en raison d’une dépression. Le psychiatre diagnostique un trouble de la personnalité borderline. Après cinq ans, estimant que l’état de sa patiente s’est amélioré, il met fin au traitement. Il ajoute qu’il ne veut plus la voir, «sauf pour un café». Les derniers mois de la thérapie ont fait naître «une complicité certaine», relève le Ministère public. Alors, en 2012 puis en 2013, Anna recontacte le psychiatre par e-mail. Pour un café puis d’autres. Entre-temps, elle a divorcé et perdu sa mère. «Je me sentais dans l’obligation de rendre compte d’éléments de ma vie dont nous avions parlé pendant ma thérapie, explique la plaignante. J’étais de nouveau en crise, il devait le savoir car il connaissait mon fonctionnement.» Après le décès de sa mère, elle voit en lui la seule personne capable de la comprendre. Elle explique aujourd’hui qu’elle cherchait de l’aide, même si elle ne l’explicitait pas dans ses e-mails.