Conséquences du Covid-19«Un test PCR pour une coupe, c’est quand même aller un peu loin»
Alors que les salons de coiffure allemands sont toujours fermés, les Autrichiens doivent montrer patte blanche pour se faire coiffer. En Suisse, on espère ne pas arriver à une telle extrémité.

La Suisse n’est ni l’Allemagne, où le travail au noir des coiffeurs a explosé parce que leurs salons sont fermés depuis deux mois, ni l’Autriche où il est exigé des clients qu’ils aient passé un test PCR pour se faire dégager la nuque ou poser une mise en plis. Depuis leur réouverture le 27 avril dernier au terme d’un lockdown de six semaines, les figaros suisses n’ont plus dû remiser leurs ciseaux au nom de la pandémie. Alors, ils perçoivent différemment que leurs voisins germaniques l’idée de se voir imposer de nouvelles contraintes. Mais la menace du test ne les fait pas pour autant sourire. «Ce serait quand même aller un peu loin, parce qu’il me semble qu’on peut faire confiance aux gens, à nous comme à nos clients, pour respecter les mesures déjà en place», estime Rosario Di Fiore, coiffeur indépendant à Yverdon depuis 40 ans.
Il considère la mesure comme une incitation indirecte au vaccin. «Or chacun doit être libre de choisir. Mais, s’il devenait interdit de couper les cheveux aux personnes non testées, je ne les couperais pas. Contrairement à d’autres.» Quitte à perdre encore des clients, puisque dans le salon qu’il partage avec son fils, la fréquentation a baissé – entre 15 et 20% selon les mois – depuis le printemps dernier. La baisse s’explique facilement selon lui. «Par crainte du virus, et parce que le télétravail fait que nos clients sont moins confrontés au regard direct des collègues, ils espacent leurs venues. Ceux qui venaient toutes les six semaines, viennent plutôt tous les deux mois», souligne-t-il.
Certains professionnels de la branche estiment aussi que cette obligation favoriserait le travail au noir et/ou à domicile. «C’est possible, reprend l’Yverdonnois. D’ailleurs, quand on a dû fermer en mars, des clients nous ont mis pas mal de pression pour qu’on aille faire des coupes chez eux, illégalement. On a toujours refusé, mais certains ont accepté. Cela dit, je ne suis pas trop inquiet, parce que la plupart des gens ne veulent pas courir ce risque.»
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