Même si j’ai connu de bons moments dans les fontaines de Meyrin pendant la canicule de 1976, mes souvenirs de ce que l’on voyait alors comme l’une des premières cités-dortoirs de Suisse n’ont rien d’inoubliables. A priori, la fatalité urbanistique se laisse parfois dévier dans le bon sens si l’on en croit le Prix Wakker décerné jeudi par Patrimoine suisse à la localité genevoise.
Depuis 1972, cette distinction – qui fête donc cette année ses 50 ans – s’est donné pour tâche de repérer les développements citadins harmonieux, soucieux de l’intégration ou de la densification d’agglomérations qui ne cessent de s’étendre, de s’entremêler, parfois de manière totalement anarchique, comme l’a démontré l’Ouest lausannois avant que la situation ne soit reprise en main par les autorités vaudoises… et le projet issu de ce redressement récompensé par un Wakker en 2011.
Au fil des années, ce prix semble avoir pris une dimension de veille nécessaire dans un devenir-monde qui s’urbanise à marche forcée et où les risques écologiques s’amoncellent sur les têtes des villes qui ne prendraient pas la peine d’anticiper leur évolution. Cette surveillance positive du Wakker est d’autant plus précieuse que les outils démocratiques pour faire face à ces défis qui sont aussi ceux d’une démographie galopante ne sont pas toujours au rendez-vous.
En Suisse, la grande autonomie accordée aux Communes peut parfois rendre leur collaboration périlleuse car peu contraignante. Pour l’instant, la Suisse – à la démocratie fortement participative mais étagée (avec les cantons et la Confédération) de façon à ouvrir des espaces critiques dynamiques – semble se montrer à la hauteur de ce débat d’idées très pragmatique. Et le Wakker fait indubitablement partie de la solution.
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Éditorial – Un Wakker nécessaire