Avec cette épidémie qui se prolonge, l’État doit prendre les mesures qui s’imposent. Il lui incombe de mettre au point un accompagnement efficace pour les acteurs économiques et notamment de rembourser la totalité des charges fixes des entreprises pour les jours de fermeture dont elles ne sont pas responsables. D’autres mesures telles que la création d’un guichet unique permettant de simplifier les démarches administratives sont également nécessaires.
Un restaurateur de la place me confiait récemment: «Alors que nous tentons de survivre, nous devons passer des heures à chercher les bonnes informations aux bons endroits. Plusieurs collègues ont simplement abandonné.»
«La lenteur administrative et la complexité des modalités d’aide sont pointées du doigt.»
Tous les commerçants, restaurateurs, artisans et entrepreneurs pourront en attester: ils font face à une bureaucratie sans nom. La lenteur administrative et la complexité des modalités d’aide sont pointées du doigt. À cela s’ajoute le flou entourant les différentes mesures de la Confédération et des Cantons et la difficulté de comprendre ce qui est considéré comme cas de rigueur ou non.
Des solutions concrètes doivent être trouvées rapidement et nous en proposons plusieurs. Premièrement, l’année 2020 devrait être déclarée «année blanche». L’État devrait rembourser (aide à fonds perdu) la totalité des charges fixes de toutes les entités économiques vaudoises pour les jours de fermetures de l’activité décrétées en 2020 par les autorités fédérales et cantonales. Ces entreprises n’en sont pas responsables.
Pour ce faire, il serait impératif de créer un concept de «taux d’inactivité annuel» qui serait défini par le nombre de jours qu’une entité a été contrainte de fermer par une décision de l’État. Ce taux permettrait de déterminer le montant du remboursement à effectuer par l’État pour l’année 2020.
Ne pas oublier les plus faibles
Par ailleurs, une entreprise liée économiquement à une autre et impactée par sa fermeture complète devrait également avoir ses frais fixes pris en charge par l’État au prorata de sa perte de chiffre d’affaires. Car on oublie souvent les plus «faibles». Un exemple concret: une blanchisserie dont la clientèle est principalement constituée de restaurants. Ce cas de figure ne constitue pas nécessairement un cas de rigueur.
D’autres solutions concrètes pourraient venir compléter ce mécanisme. Il est impératif de simplifier les démarches administratives des entreprises. Nous proposons la création d’un guichet unique centralisant les demandes de toute nature (loyers, RHT, APG, aides financières). Mais également la réactivation des prêts Covid; la simplification de la réglementation et des formalités, et des solutions adaptées pour les contrats CDI «sans minimum d’heures garanti».
Ce n’est qu’en faisant preuve de solidarité, dans cette période difficile, que nous retrouverons un équilibre social et que nous surmonterons, ensemble, cette crise.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’invitée – Une année blanche pour les activités économiques
Valérie Dittli en appelle à une simplification des démarches pour les entreprises victimes de la crise.