Nature connectéeUne application surveille la santé des arbres
Comment suivre l’évolution de végétaux parfois plus que centenaires? Un maître paysagiste de Blonay a créé un nouvel appareil capable de contrôler leur état 24 heures sur 24.

«Ce petit boîtier ne doit pas remplacer l’être humain, mais il est un moyen de contrôle complémentaire à la surveillance traditionnelle effectuée par les spécialistes à l’œil nu.» Passionné par les arbres, le Blonaysan Stéphane Krebs voit enfin son projet se concrétiser. En deux ans de recherche et de développement, son entreprise a mis au point en partenariat avec l’Hepia (Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture Genève) un petit appareil non invasif qui se fixe à même le tronc avec une sangle d’arrimage. Ce dispositif soutenu par les agences publiques pour l’innovation Innosuisse et Innovaud compile, à intervalles réguliers, des centaines de données sur la vitalité ainsi que sur la stabilité des feuillus et autres résineux.
Ces informations seront surtout utiles pour déceler la fatigue d’un arbre: «Avec ce kit embarqué, l’idée est de pouvoir agir avant une éventuelle chute, souligne le maître paysagiste. En cas de danger, une alerte est envoyée directement via une application mobile.»
À portée de main
Actuellement en phase de test, une centaine de ces appareils sont en cours d’installation dans plusieurs communes romandes partenaires. Blonay-Saint-Légier, Corsier-sur-Vevey, Lutry, Morges, Pully, Yverdon, Sion et Le Grand-Saconnex ont ainsi déjà répondu à l’appel.
«Aujourd’hui, l’état de santé des arbres au sein des communes est contrôlé tous les deux à trois ans. Notre innovation permet de l’évaluer en direct tout en apportant des indicateurs précis et objectifs sur la durée, précise le maître paysagiste. Autonome, ce boîtier en plastique et en verre est consultable à distance. Dans une optique de durabilité, on réduit ainsi le nombre de trajets pour les contrôles. C’est aussi un gain de temps pour les spécialistes en charge des arbres.»
«Cet appareil doit aider à anticiper les éventuelles chutes d’arbres à venir.»
Quant à savoir comment fonctionne le système, le secret est actuellement bien gardé. «Un haut degré de confidentialité est imposé aux projets Innosuisse avant publication scientifique, précise Stéphane Krebs. Mais ce que l’on peut déjà révéler de nos observations, c’est que la vitalité des arbres est à son paroxysme en deuxième partie de matinée, avant de redescendre dans le courant de l’après-midi. Cela a probablement à voir avec l’activité solaire, mais ce n’est pas encore clairement établi.»
La fin du projet est prévue pour octobre 2023, avant une éventuelle commercialisation du kit dès 2024. «Ce système devrait aussi fonctionner pour d’autres végétaux comme les vignes ou les petits arbustes», relève Stéphane Krebs avant de rappeler que le cœur du projet reste l’amélioration des soins aux arbres dans les villes et les lieux publics.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.