SuisseUne colonie d’abeilles sur huit n’a pas passé l’hiver
L’hiver dernier a été fatal à 13,2% des ruches en Suisse. Mais les pertes restent stables pour la troisième année consécutive. Le Parlement veut enrayer la mortalité des abeilles.

Environ 13% des colonies d’abeilles n’ont pas survécu l’hiver dernier en Suisse. Les pertes restent ainsi stables pour la troisième année consécutive, selon apisuisse, la faîtière des associations apicoles suisses.
À ces pertes sèches, il faut ajouter 12,6% des colonies qui n’ont pas pu se développer en colonies de production au printemps, ainsi que les colonies perdues avant le 1er octobre (5,3%), indique mercredi apisuisse sur la base d’un sondage auprès de 1400 apiculteurs.
La saison apicole 2019 a été caractérisée par une récolte de miel très faible due à un printemps frais et humide sur le Plateau suivi d’un été chaud et sec, également sans récolte de miel significative. Selon un bilan précédemment annoncé, les récoltes ont été en moyenne inférieures de 10 kg par colonie.
Le Parlement veut sauver les abeilles
Des mesures pour enrayer la mortalité des abeilles et autres insectes doivent être prises rapidement. Le Conseil des Etats a tacitement transmis mercredi une motion du National en ce sens. Le Conseil fédéral a déjà annoncé qu’il passerait à la vitesse supérieure.
La situation est particulièrement dramatique, car la mortalité des insectes affecte directement les bases de notre subsistance. Sans la contribution indispensable des insectes à la pollinisation, l’agriculture ne sera plus à même de nourrir la population, a souligné Martin Schmid (PLR/GR).
Le déclin de la biodiversité menace la qualité des milieux naturels des insectes. Les mesures qui ont déjà été prises n’ont malheureusement pas livré les résultats espérés. C’est pourquoi le Parlement attend du Conseil fédéral qu’il agisse rapidement et efficacement.
Pas enrayé
En dépit des mesures déjà prises, le déclin des insectes n’a pas encore pu être enrayé, reconnaît la ministre de l'environnement Simonetta Sommaruga. Ses principales causes sont pourtant connues: mitage du territoire et uniformisation des paysages, agriculture intensive, mauvaise qualité des habitats des insectes et émissions lumineuses croissantes.
Les populations sont en recul pour près de 60% des espèces d’insectes étudiées dans le cadre des listes rouges. Les deux tiers sont menacés d’extinction et le reste est sur le point de le devenir, a précisé M. Schmid. La qualité des habitats, que ce soit les milieux naturels spécifiques ou les surfaces agricoles et les zones habitées de grande taille, suit également une tendance négative.
L'Office fédéral de l’environnement doit présenter un rapport sur les causes détaillées du déclin des insectes ainsi que les mesures actuelles de conservation, les mesures à prioriser et les lacunes à combler. Ce rapport définira les moyens financiers nécessaires ainsi que les modalités de collaboration avec les cantons. Ces bases permettront de déterminer les domaines dans lesquels il est nécessaire d’agir.
ATS/NXP
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