Il y a dix ans, la conseillère d’État Anne-Catherine Lyon pouvait enfin porter sur les fonts baptismaux la réforme scolaire intitulée LEO, c’est-à-dire la «loi sur l’enseignement obligatoire». La bataille avait été homérique, tant au Grand Conseil que lors de la campagne de votation. Comme lors des précédentes révolutions scolaires dans le canton de Vaud, la question avait passionné les milieux intéressés et les familles.
Une décennie après la rentrée 2013, qui a vu l’entier de l’école obligatoire passer sous le nouveau régime, ce même Grand Conseil s’interroge sur ses résultats. Le postulat de la socialiste Valérie Induni, qui demande un bilan, sera examiné ce mardi et vraisemblablement renvoyé au gouvernement. Ce dernier s’est déjà déclaré favorable à la démarche.
La LEO a changé pas mal de choses dans tous les degrés de l’école, pour les élèves de 4 à 16 ans. Les premiers degrés, que l’on appelait «école enfantine», sont devenus obligatoires. Au primaire, les notes ont été réintroduites. Mais c’est surtout au secondaire, pour les adolescentes et adolescents, que les choses ont changé.
Les trois voies de l’ancien système ont été réduites à deux, dans l’espoir de mettre aux oubliettes la VSO. Cette voie secondaire à options était devenue une espèce de repoussoir pour l’économie, qui y voyait – à tort – le creuset d’élèves ascolaires que l’on n’avait pas envie d’engager en apprentissage.
Il semble que cette stigmatisation n’a plus cours aujourd’hui. Si cela se vérifie, c’est déjà un bon point pour la réforme. Cette dernière a en outre renforcé les possibilités de passerelles entre les voies, rendant la sélection de fin de 8e année moins définitive.
Tout cela fait-il pour autant le bonheur des 95’000 élèves vaudois? C’est la question qui se pose aujourd’hui. Lors de la discussion générale en commission sur le postulat Induni, les élus se sont interrogés sur la méthodologie à employer pour évaluer la LEO.
Il a été souhaité que les autorités incluent les partenaires de l’école. On pourrait même aller plus loin et demander une forme d’audit, conduit par des personnes extérieures au Département de l’enseignement et de la formation professionnelle. Une démarche qui aurait peut-être pour mérite d’asseoir définitivement la crédibilité de cette réforme.
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Éditorial – Une école moins dure pour le bien de tous
Une députée souhaite un bilan de la réforme LEO, dix ans après son entrée en vigueur. Le Grand Conseil examine sa demande ce mardi.