Événement printanierUne fête pour «fédérer autour de la nature, sans moraliser»
La Fête de la nature propose jusqu’au 28 mai 300 activités dans toute la Suisse romande. Zoom sur les événements vaudois avec sa coordinatrice romande.

Participer à la revitalisation d’un étang, s’éveiller avec les oiseaux, se balader avec un sourcier, découvrir les arbres et la diversité végétale en ville… La Fête de la nature est l’occasion d’explorer, en compagnie de guides passionnés, les richesses de notre environnement, si proche mais souvent méconnu. Pour sa 12e édition en Suisse romande, l’événement né en France en 2007 se décline jusqu’au 28 mai sur le thème de l’eau, d’où son titre: «Eau Secours!» Éclairage avec Elise Ruchonnet, coordinatrice romande.
Une fête de la nature, à quoi ça sert?
À fédérer, le temps de quelques jours, une multitude d’acteurs du domaine de l’environnement et de la nature, et les faire se rencontrer avec le grand public pour partager des connaissances. L’idée est vraiment de donner des impulsions positives, pas d’être moralisateur, et de faire en sorte que les gens repartent avec un petit bagage en plus.
«Eau secours!» c’est quand même un cri d’alarme?
L’environnement et le climat sont des thèmes qui nous préoccupent tous. Mais «Eau secours!» est à voir sous deux angles. D’une part en lien avec ce contexte d’urgence climatique et l’été caniculaire de l’année dernière, où il y a clairement eu du stress hydrique un peu partout. D’autre part, de manière positive dans le sens où l’eau peut aussi venir au secours de la nature, de la vie.
Cette fête a été importée en Suisse en 2011. Comment les choses ont-elles évolué depuis?
Chaque année, de plus en plus d’organisateurs rejoignent l’événement, dont beaucoup d’associations de petite taille, par exemple à l’échelle de quartiers. Globalement, j’ai l’impression que les initiatives pour créer du lien aussi entre les gens, pas seulement avec la nature, se multiplient.
Et côté fréquentation?
Elle a constamment augmenté jusqu’en 2019, avec 12’000 personnes. Ensuite, il y a eu l’impact des mesures sanitaires liées au Covid, qui n’ont été levées que l’an dernier au mois d’avril, d’où une baisse de moitié ces deux dernières années. Le retour à la normale prend du temps, mais l’engouement est là!
«Ce serait formidable de pouvoir atteindre des publics peu sensibilisés, ou qui n’ont pas forcément l’occasion d’aller dans la nature.»
Quel est l’accueil des communes?
Avant le Covid, nous avions constaté que de plus en plus de communes venaient vers nous. Certaines organisaient déjà d’importants événements, comme Orbe. L’an dernier, nous leur avons envoyé une brochure pour les inviter à participer. Plusieurs ont répondu positivement, avec à la clé aussi bien des éditions en petit qu’en grand format sur plusieurs jours comme à Renens. De plus en plus d’entre elles se dotent aussi d’un service ou d’une personne responsable de la durabilité. J’ai donc bon espoir que cette fête se développe encore dans les années à venir.
Votre coup de cœur de cette édition?
Je me suis inscrite à une activité à Neuchâtel, avec un garde forestier qui s’occupe de la forêt des hauts de la ville. Il nous y emmènera pendant deux heures pour parler des impacts de la sécheresse et des stratégies à mettre en place, notamment à l’aide d’essences plus résilientes. Une deuxième? À Genève, un tour de ville sur le thème des lichens et de l’impact de la pollution.
Quel défi pour l’avenir?
Ce serait formidable de pouvoir atteindre des publics peu sensibilisés, ou qui n’ont pas forcément l’occasion d’aller dans la nature. Cette fête étant gratuite, il n’y a aucun frein financier, mais il faut trouver comment atteindre ces gens-là. Une piste serait de le faire par les écoles, puisqu’elles rassemblent des enfants de tous milieux. L’idée est aussi de se faire connaître davantage, car comme on est un événement dispersé, sans ancrage géographique unique, on nous confond avec d’autres manifestations en lien avec la nature.
Programme complet et inscriptions sur fetedelanature.ch
Florilège d’activités dans le canton
Marché printanier et plongée dans la nature du Chablais

Le 20 mai, La Pépi à Bex organise un marché «printanier, local et naturel dans un jardin inspiré de la nature sauvage et de la permaculture». À Monthey, deux visites guidées sont proposées, l’une dans le décor féerique des Gorges de la Vièze le 20 mai, l’autre le 27 mai à la découverte des blocs erratiques, vestiges de la dernière période glaciaire. Plusieurs activités dans la région affichent déjà complet, comme le bain de forêt au Mont-Pèlerin et le voyage dans le temps sur la colline de Saint-Triphon.

Au fil de l’eau à Montreux
Montreux participe pour la première fois à la Fête de la nature. Elle fait la part belle au thème de l’eau, avec tous les jours une balade le long du ruisseau de la Maladaire et, du 22 au 26 mai, une petite exposition à la plage du Pierrier, intitulée «Le Léman, un milieu si fragile». Trois soirées cinéma sont prévues, avec une série de petits films sur les voyages de l’eau dans nos régions, et un chantier participatif pour contribuer à la revitalisation de l’étang du Crépon. Durant toute la période festive, la bibliothèque de Montreux-Veytaux propose une sélection de livres. Quant aux amoureux des arbres, ils pourront découvrir les spécimens les plus remarquables des quais en visite guidée.
Fresque du Léman et secrets des bois

Sur le modèle de la Fresque du Climat – un jeu de sensibilisation d’origine française qui a essaimé dans de nombreux pays –, la Maison de la Rivière à Tolochenaz propose «un jeu réflexif, coopératif et créatif» en pleine nature le dimanche 28 mai, pour découvrir les problématiques environnementales que connaissent le Léman, ses affluents et ses écosystèmes, ainsi que les solutions que chacun peut apporter dans son quotidien. Une activité pour toute la famille. À Genolier, la Fondation Bois de Chênes et ses partenaires convient le public, le 27 mai, à de multiples activités et animations sur l’ensemble du site. Pour découvrir les secrets de cette réserve, ses animaux, ses mares, son potager et plus encore.
Un jardin extraordinaire

Dans le village de L’Abergement, au pied du Suchet, il existe un jardin, «un lieu extraordinaire où, depuis vingt-six ans, le sauvage côtoie le cultivé dans une joyeuse diversité», comme l’indique le site du programme. Le Jardin sauvage ouvre ses portes au public les 27 et 28 mai. L’occasion de découvrir et de comprendre, en compagnie de ses jardiniers, les techniques de permacultures mises en place pour rendre ce jardin le plus résilient possible. Contact: info@lejardinsauvage.ch.
Lausanne fête la nature en ville

Le mercredi 24 mai, la Ville de Lausanne invite la population à venir célébrer la biodiversité sur la Terrasse Alfred-Stucky (boulevard de Grancy) et ses environs. Au programme, notamment, des ateliers et des animations gratuites, un fleurissement participatif des pieds des arbres de la place, ainsi que la projection du film «La belle ville» en début de soirée. Et, durant l’après-midi, un rallye pour découvrir des coins de nature dans ce quartier en pleine transformation avec le chantier de la gare. Programme détaillé sur www.lausanne.ch/fetenature.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.