Une gâchette locale à portée internationale
Tireur brillant qui aurait pu participer aux JO de 1984, Denis Riond n'a pas perdu la main et a été couronné roi à l'Abbaye de Lonay le mois dernier.

En cette période estivale où fleurissent les Abbayes dans les villages vaudois, les jeunes talents du tir sortent du bois. Parmi eux, parfois, certaines anciennes gâchettes refont une petite apparition.
C'est le cas de Denis Riond qui, après de nombreuses années sans concourir à l'Abbaye de Lonay, y a fait un retour en force en juillet, où il a réalisé une performance plus que remarquable: il s'est hissé à la tête de trois classements, atteignant 463 points sur 500 à la cible le Bief, 965 points sur 1000 à la cible Lonay et remportant l'addition des meilleurs coups sur chacune de ces deux cibles.
Des résultats exceptionnels mais pas étonnants pour le Lonaysan, qui a fait partie durant douze ans de l'équipe nationale et qui avait même fini à la première place des qualifications pour les Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles. Compétition à laquelle il n'avait pu participer, la «faute» à l'entreprise de menuiserie qu'il avait montée quelques années auparavant et qu'il ne pouvait abandonner. Un retour à la réalité pour le jeune patron à qui on destinait de grandes réussites dans le domaine.
Un des meilleurs tireurs de la région
Pour comprendre ce qui a fait – et fait toujours – de Denis Riond un des meilleurs tireurs de la région, il faut remonter à ses années de jeunesse, alors qu'il se découvre cette passion, les mousquetons du papa en main. «J'ai commencé à tirer quand j'avais environ 14 ans. À cette époque, je m'entraînais avec des amis devant la maison. Un jour, mon père me propose d'aller tirer un 50 m au petit calibre à un concours de jeunes de la région.» Il remportera deux années de suite cette compétition.
Peu de temps après, alors qu'il s'entraîne au stand, il est approché par Marcel Chaubert, membre de la société des Amis du tir de Morges, qui lui propose de rejoindre son équipe pour tirer au fusil à genoux. Il s'y essaie et s'y plaît, mais se retrouve vite confronté à une réalité financière qui le dépasse. «J'avais entendu parler de l'air comprimé, meilleur marché, sauf qu'il n'y avait pas vraiment d'infrastructures pour cette discipline dans le canton», explique-t-il. Le passionné décide de pallier le problème et approche la fédération vaudoise de tir pour développer cette pratique dans la région. Grâce à son initiative, Échallens, Prilly, Tolochenaz ou encore Lonay ont vu s'ouvrir les portes de nombreux stands de tir à air comprimé.
«Les gens se demandaient qui était cet arrogant gaillard.»
En parallèle au développement de la discipline, il continue à évoluer dans ce sport. Rien ne semble pouvoir arrêter Denis Riond, qui enchaîne les compétitions vaudoises, régionales, puis nationales, et brille dans toutes les catégories. Arrivent en 1982 les sélections au 300 m petit calibre à Zurich pour ces fameux Jeux olympiques. Il se pointe en retard… «Je n'avais pas pris la bonne carabine avec moi, se souvient le sportif. Je suis donc parti en trombe la chercher et suis arrivé trente minutes après le début des tirs. Les gens se demandaient qui était cet arrogant gaillard.» Il finira néanmoins 1er du classement avec 597 points sur 600.
Il faut mentionner aussi les nombreuses équipes régionales, entraînées pendant trente-cinq ans, ou encore la création du Petit Calibre de Lonay. Denis Riond devra cependant mettre la pédale douce dans les années 90, deux cancers forçant la brillante gâchette à se reposer. Aujourd'hui, il a réussi à combattre la maladie et la passion, intacte, brille encore dans ses yeux. C'est lui qui a fondé l'Abbaye de Lonay, celle-là même où il vient d'être couronné le mois dernier. Un joli clin d'œil.
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