Plante toxique et envahissanteUne haie de laurelle sauve ses feuilles en justice
Cette espèce répandue n’est pas du tout recommandable. Mais elle n’est pas interdite et la Municipalité d’un village n’aurait pas dû ordonner à son propriétaire d’arracher ses 70 plants.

Relégué par le Canton au rang d’«espèce invasive et problématique» contre laquelle il faut lutter, le laurier-cerise, ou laurelle, n’est plus en odeur de sainteté par chez nous. Il faut dire que son écorce, ses feuilles et ses fruits sont toxiques pour l’homme et le bétail.
Mais pas pour les oiseaux qui en raffolent, et aident ainsi le prunus laurocerasus à essaimer ses graines partout, supplantant la végétation locale avec une folle vivacité. Alors, quand un villageois des environs de Nyon en a planté 70 pieds sur sa parcelle, histoire de bénéficier d’une jolie haie bien opaque, la Municipalité a cru bien faire en lui donnant deux mois pour tout arracher.
Le propriétaire peut toutefois ranger sa bêche. L’affaire est allée jusqu’au Tribunal cantonal, qui vient de lui donner raison. Rien dans le règlement communal ne spécifie qu’il est interdit de choisir cette espèce dans la zone agricole en périphérie du village, où se trouve le jardin concerné.

La Direction générale de l’environnement elle-même en convient dans ses déterminations: «Le laurier-cerise fait partie des plantes envahissantes qui sont autorisées à la vente avec un étiquetage spécifique et peuvent être plantées dans le Canton de Vaud», écrit-elle.
Certes, cette plante peut représenter un risque pour la biodiversité si elle se répand de façon incontrôlée, ajoute la DGE: «La Commune pourrait l’interdire sur son territoire, ce qu’elle n’a apparemment pas fait.» Dans la fiche de 8 pages dédiée à la lutte contre cette indésirable rosacée, le Canton adresse une seule recommandation aux horticulteurs du dimanche: «Renoncer à cette espèce dans votre jardin!»
Le laurier-cerise ne fait cependant pas partie de la liste des organismes exotiques envahissants interdits en Suisse, tels que l’impatiente glanduleuse, le solidage américain ou encore le séneçon du Cap.

Vincent Maendly est journaliste à la rubrique vaudoise depuis 2006, comme localier à Yverdon-les-Bains et Nyon, avant de se spécialiser dès 2017 dans la politique cantonale. Il est titulaire d'une licence en droit de l'Université de Lausanne.
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