Une nouvelle fuite ébranle la planète offshore
Treize millions de documents révèlent les activités opaques de sociétés suisses.

Paradise Papers. C'est le nom donné à une vaste fuite de 13,4 millions de documents provenant essentiellement d'une société appelée Appleby. Il s'agit de contrats portant sur des dizaines de millions, d'échanges d'e-mails et d'extraits de comptes concernant près de 25'000 structures, de 1950 à 2016. Ils révèlent les activités opaques de multinationales, de politiciens et d'hommes d'affaires.
Inconnue du grand public, Appleby est la Rolls-Royce des fournisseurs de sociétés offshore. Installé aux Bermudes, ce cabinet d'avocats est spécialisé dans le conseil, la création et la gestion de sociétés boîte aux lettres. Appleby et ses 700 employés sont présents dans les principaux paradis fiscaux en Europe, en Asie, aux Caraïbes et en Afrique.
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Elle compte parmi ses clients des politiciens de haut rang, des stars de cinéma ou de la chanson et certains des plus riches oligarques de la planète. Mais surtout, de très grandes entreprises, dont certaines ont leur siège en Suisse. Glencore, le géant des matières premières basé à Zoug, y tient un rôle particulier. Il s'agit de l'un des plus gros clients d'Appleby, à tel point que le cabinet d'avocats a baptisé l'une de ses salles de réunion la «Glencore Room».
Les Américains sont les plus représentés parmi les clients d'Appleby, devant les Britanniques. La Suisse pointe au 9e rang avec 2300 clients détenteurs du passeport à croix blanche ou résidant dans notre pays.
En plus des données d'Appleby, les Paradise Papers comprennent des documents d'un autre fournisseur à Singapour, Asiaciti Trust, ainsi que les registres du commerce de dix-neuf juridictions qui ne sont pas accessibles librement, de l'île d'Antigua à Malte en passant par Tobago et le Vanuatu.
Détenir une société offshore est parfaitement légal. Mais elle peut être utilisée à mauvais escient. Les Paradise Papers dévoilent des irrégularités potentiellement commises par des entreprises suisses, le plus souvent en Afrique. Il s'agit de contrats douteux, de soupçons de corruption, de conflits d'intérêt, de non-respect de leurs engagements. Des informations d'intérêt public qui interrogent le fonctionnement des grandes entreprises suisses. Quant à Appleby, le cabinet d'avocats dit avoir toujours respecté la loi.
Les documents des Paradise Papers ont été minutieusement analysés durant plusieurs mois par 382 journalistes dans 67 pays. Les données ont été transmises au quotidien Süddeutsche Zeitung à Munich, qui les a partagées avec le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) à Washington, déjà à l'origine des Panama Papers publiés en avril 2016.
Parmi les médias partenaires, le New York Times, The Guardian ou encore Le Monde. En Suisse romande, seule la cellule enquête du Matin Dimanche a eu accès à ces documents. Le fruit de ses recherches est publié dès aujourd'hui et durant la semaine dans 24 heures, la Tribune de Genève et Le Matin Dimanche.
O. Zihlmann, A. Haederli, M. Parvex, C. Boss, C. Brönnimann, M. Stäuble, J. Jeannet et H. von Wyl
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