Commerce local – Une nouvelle vague pour les maillots de bain de Julienne

La marque lausannoise et engagée de maillots de bain Julienne est désormais passée aux mains de deux jeunes femmes après le départ de la créatrice de la marque.

Maxime Kissou

Publié: 22.04.2022, 20h31

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Julie Dizerens et Noémie Schmid, 28 ans et Lausannoises toutes les deux, sont les nouvelles patronnes de Julienne. La petite entreprise locale de maillots de bain a été créée en 2019 par Julie Munafo et un associé, Etienne. La contraction des deux prénoms donnera le nom de la marque, mais Julie Munafo prendra assez rapidement la tête des opérations en solo. 

Après trois ans de travail, occupée par tous les aspects de la marque, de la création à la promotion en passant par les aspects administratifs, Julie Munafo a donc remis les clés à Noémie et Julie. Elle leur lègue une entreprise saine et qui a conquis sa part de marché, aidée en cela par la communauté qui s’est formée autour de la marque et de ses valeurs.

Une communauté solidaire et soudée

En effet, Julie Munafo a eu l’idée de Julienne à Bali, alors qu’elle se trouvait dans une station balnéaire. L’idée de base se concentre autour du mode de production de nos vêtements, connu sous le nom de fast fashion. Ce terme dénonce une absence de considérations éthiques et environnementales de la part de l’essentiel de l’industrie de la mode. Une réalité entre pollution, notamment au niveau des océans, et dégâts sociaux qui a convaincu Julie Munafo de proposer une alternative plus respectueuse.

Elle s’est donc focalisée sur l’achat de matériaux recyclés pour la confection de ses maillots, qui sont produits à partir d’Econyl, un tissu de nylon recyclé, fabriqué principalement à partir de filets de pêche. La provenance italienne des tissus et leur confection au Portugal représentent une grande économie de transport, qui est habituellement l’un des points où l’industrie de la fast fashion réalise un très mauvais score au niveau environnemental.

Au-delà des aspects environnementaux, Julienne a aussi su rassembler sa communauté autour des questions féministes, en prônant une approche bienveillante pour toutes les femmes. Là encore, c’est l’industrie de la mode qui est visée, et notamment l’habitude prise de montrer des corps féminins stéréotypés, toujours fins et constamment sexualisés.

Combinés, ces éléments ont su conquérir plusieurs milliers d’adeptes de la marque, nommées les Juls, qui forment un socle très solide pour d’éventuels développements futurs.

Une reprise dans la continuité

Ces valeurs et cette communauté, chères aux yeux de Julie Munafo, ne pouvaient donc pas tomber entre les mains de n’importe qui. Après un appel à candidature, elle a finalement retenu le dossier de Julie Dizerens et Noémie Schmid pour poursuivre l’aventure. Les deux amies de longue date étaient toutes deux des Juls (ndlr: membres de la communauté Julienne) auparavant.

Noémie Schmid, après un parcours à l’École hôtelière de Lausanne, a ensuite occupé le poste de brand manager pour une grande marque suisse. Julie Dizerens est elle issue d’une formation en droit, et possède déjà une marque de cosmétiques naturels et unisexes qu’elle a créée. La motivation principale des deux jeunes femmes pour reprendre le flambeau de Julienne résidait dans leur envie d’un nouveau challenge.

La créatrice de la marque leur a donc laissé les clés et, même si elle garde le contact, elle a eu la surprise, comme tout le monde, de découvrir la nouvelle collection début avril. Mais la reprise, si elle est une belle histoire, s’accompagne de quelques légers désagréments, notamment d’ordre financier.

Puisqu’il a fallu investir une somme conséquente dans cette reprise, disent en chœur Julie et Noémie, il faut maintenant renflouer un peu les caisses. D’où leur appel au don par le biais d’un crowdfunding. Une sollicitation qui a déjà bien fonctionné puisque les deux entrepreneuses ne sont plus très loin de leur objectif. C’est d’ailleurs tout ce qu’elles souhaitent pour l’avenir proche: réussir une belle passation et être en mesure de faire resplendir les femmes sur les plages cet été.

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