Une nuit dans la mécanique bien rodée du deal de rue
La polémique sur les violences policières a remis le curseur sur les petits trafiquants dont le nombre ne faiblit pas, alors que la grogne enfle dans les quartiers. Décryptage.

Un vendredi soir comme les autres à Lausanne. Les bars sont pleins, les terrasses un peu moins, la faute à des températures plutôt basses. Dans la rue, des grappes de jeunes gens se baladent. Il est 22 heures et dans l'agitation toute relative de ce début de week-end, impossible de ne pas voir d'autres figures incontournables de la nuit, les dealers. À l'angle de la rue de Bourg, place Saint-François, trois jeunes hommes noirs discutent, tout en s'assurant de pouvoir observer l'ensemble des accès qui mènent à eux. En un instant, ils disparaissent. C'est qu'un troisième élément du décor fait son arrivée: des policiers à vélo. Vitesse réduite, coups d'œil rapides aux alentours… Ils ne font que passer. Le groupe de dealers réapparaît. L'un d'eux enlève sa veste, la roule en boule et la cache sur une haute armoire publicitaire.