«Une sexualité normale, ça n'existe pas! La norme est individuelle»
Le sexe, c'est rigolo. La santé sexuelle, c'est du sérieux. Des conférences et deux livres de la journaliste vaudoise Ellen Weigand permettent de briser les tabous. Entretien.

Journaliste et conférencière, Ellen Weigand s'est spécialisée dans le journalisme «de service» à la fois scientifique et pédagogique. Elle réédite deux livres sur la sexualité, l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes, et commence un cycle de conférences «les Jeudis SEXO d'Ellen». Les quatre premiers rendez-vous ont lieu à Sarzens, dans la Broye. Puis elle ira «briser les tabous» à Lausanne, à Fribourg et dans le Chablais.
L'occasion à chaque fois pour des dizaines de femmes de parler librement de sexualité et non de sexe. «Malgré la profusion d'informations tous azimuts et sur le Net, beaucoup de gens ne savent toujours pas comment vivre pleinement leur sexualité», dit Ellen Weigand. Interview.
Ellen Weigand, à qui s'adressent vos deux livres?
Ce sont des ouvrages de médecine sexuelle. Ils s'adressent à tout le monde, hommes et femmes de toutes orientations sexuelles, mais aussi aux adolescents ou aux médecins généralistes qui n'ont pas étudié la médecine sexuelle et qui y découvrent de premières pistes. On ne trouve pas ces informations sur Internet sous cette forme. Beaucoup de gens ne connaissent pas leur corps, ne savent pas ce qu'est un clitoris, ou une prostate. Ils ne font pas la différence entre l'envie et l'excitation, entre ce qui est «normal» et ce qui dysfonctionne.
Qu'est-ce qu'une sexualité normale?
Ça n'existe pas! La norme est individuelle. Chacun a sa sexualité, ses préférences et ses envies. La sexualité est normale tant que les rapports sont consentis et désirés entre les partenaires et que ces pratiques ne vous mettent pas en danger. A partir de là tout est possible. Une santé sexuelle épanouie, c'est bon pour tout l'organisme et cela influence le psychique. Certaines personnes en mal d'équilibre sexuel font des dépressions.
Quel est le problème qui revient régulièrement chez les gens que vous rencontrez?
Ce que je remarque, c'est que les femmes, mais aussi les hommes qui ont des problèmes sexuels ne vont pas consulter. Ils se disent que c'est normal. Ils se résignent, pensent que c'est l'usure de leur couple, la faute à leur âge, etc. Mon message est de leur dire d'aller consulter, de ne pas céder au fatalisme. C'est en donnant des conférences que j'ai constaté qu'il fallait encourager les gens à oser se rendre chez un médecin.
Vous consacrez 300 pages aux hommes, moins de 200 aux femmes. Les hommes ont-ils plus de problèmes?
Les hommes ont plus de problèmes qu'on ne le pense, troubles de l'érection, troubles de l'orgasme, etc… En outre la pression sociale est terrible sur eux. Il existe des traitements pour eux, nous en avons détaillé plusieurs dans l'ouvrage. L'homme est souvent moins bien informé que sa femme. Et c'est elle qui vient dans mes conférences se renseigner pour lui.
Mais, les troubles sexuels, c'est avant tout dans la tête?
Ce n'est pas si simple. Les facteurs sont nombreux: éducation, religion, stress, estime de soi, naissance des enfants, vie de couple, soucis financiers, etc. Tous ces éléments extérieurs parfois s'additionnent et vont souvent perturber la santé sexuelle.
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