Une troisième «start-up» rejoint le Campus Biotech
GliaPharm, née à l'EPFL, s'attaque à la maladie de Stephen Hawking. La PME arrive à Genève.

Il y a 800 personnes qui travaillent au sein de l'immense bâtiment du Campus Biotech, affirment ses promoteurs. Certains étages du pôle lémanique dédié aux neurosciences restent pourtant déserts, deux ans après son inauguration. C'est le cas des labos de la partie chimique du siège genevois de Merck Serono, dont la fermeture remonte à 2012; un alignement vide d'une vingtaine de paillasses en carrelage.
A l'extrémité de l'une d'elles, un petit bureau baigné de lumière, coincé contre la verrière, avec vue panoramique sur les Alpes. Bienvenue chez GliaPharm, troisième PME en train de s'installer dans l'ambitieux centre dont le milliardaire Ernesto Bertarelli et sa famille sont copropriétaires à 50%. «Nous avons visité pas mal de parcs scientifiques, pour nous l'important était d'avoir accès à une animalerie», explique Sylvain Lengacher, directeur général de cette société née au sein de l'EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne) il y a un an.
Une pathologie incurable
Une animalerie, Merck en avait laissé une en héritage. GliaPharm rejoint ainsi Sophia Genetics, numéro un des diagnostics génétiques en Europe. Parmi ses voisins figure également Addex, ancienne gloire des biotechs travaillant notamment sur la maladie de Parkinson.
Les associés de GliaPharm sont liés à Pierre Magistretti, qui figure parmi les cofondateurs de la société. Dans son laboratoire de l'EPFL, ce dernier domine depuis vingt-cinq ans les recherches sur le métabolisme énergétique du cerveau. Sylvain Lengacher, 50 ans, travaille au sein de cette équipe depuis quinze ans, après y avoir fait son «postdoc». Le labo de l'EPFL a mis au jour plusieurs molécules qui paraissent efficaces – notamment dans des modèles précliniques animaux – pour le traitement de la sclérose latérale amyotrophique, le mal dont souffre le célèbre physicien Stephen Hawking. Appelée maladie de Charcot, cette affection neurodégénérative incurable – aux origines encore inconnues – condamne ses victimes deux à cinq ans après son diagnostic. Celles-ci souffrent d'une paralysie progressive de la musculature, y compris des muscles respiratoires.
Viser les cellules gliales
«Cela fait huit ans que nous discutons de possibles développements thérapeutiques autour de nos découvertes», décrit Ambroise Magistretti, 32 ans, responsable des finances de la première émanation du labo créé par son père. Ce biochimiste a passé sept ans à développer un produit de placement, investissant les 12 millions confiés par ses clients – banques, particuliers fortunés – dans les biotechnologies en Bourse.
«Notre différence reste notre focalisation non pas sur les motoneurones – qui commandent les muscles – mais sur le traitement des cellules gliales, qui les entourent et les nourrissent», décrypte Charles Finsterwald, responsable scientifique. Agé de 33 ans, ce docteur de la Lemanic Neuroscience Doctoral School a planché dès 2014 à l'EPFL sur la création de GliaPharm.
Mission: trouver 15 millions
Les bureaux trouvés, la chasse aux financements commence. D'abord 2 millions pour assurer des essais précliniques, peut-être dès l'an prochain. Ensuite, entre 15 et 20 millions sur cinq ans, afin de pouvoir tester le traitement sur l'homme. L'objectif reste d'appliquer ces recherches à d'autres pathologies. Différentes possibilités sont envisagées: financiers européens ou américains, partenariats avec des sociétés pharmaceutiques. A titre de comparaison, Prexton Therapeutics, société de Plan-les-Ouates née des décombres de Merck Serono et luttant contre la maladie de Parkinson, vient de convaincre des financiers de parier 29 millions sur elle.
Employant ses quatre fondateurs et une collaboratrice, GliaPharm a jusqu'à présent bénéficié de 300 000 francs de la Confédération (fonds CTI) et d'un montant similaire de la Fondation Rita Puccini. «Nous déposerons le brevet de notre molécule visant à traiter la sclérose latérale amyotrophique ces prochains mois», esquisse Sylvain Lengacher. Un brevet qui laisse espérer d'autres employés pour peupler les étages du Campus Biotech.
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