«Une votation permettrait à l'armée de gagner la confiance du peuple»
Seule femme, qui plus est Lémanique, au sein du groupe d'accompagnement politique, la sénatrice Géraldine Savary (PS/VD) soutient l'idée d'un vote de principe sur la défense aérienne. Interview.

Qu'apporterait un vote sur le concept global de la défense aérienne?
Cela permettrait de réaliser l'achat d'un nouvel avion dans le cadre du budget ordinaire, sans pour autant exclure la population du processus décisionnel. Les citoyens pourraient se prononcer sur les orientations de l'armée et sur la planification financière. Après l'échec du Gripen, il est important de savoir quelles sont les missions que le nouvel avion devrait remplir, de savoir quelles tâches seraient couvertes en fonction du nombre d'appareils. La même réflexion vaut aussi pour le système de défense sol-air. Loin de l'agitation concernant un type d'appareil, il s'agirait d'un vote de principe.
N'est-ce pas une chausse-trappe pour Guy Parmelin?
Au contraire! Je lui recommande vivement de se frotter à la population. Il faut dépasser le traumatisme du Gripen. Une campagne sur cet objet serait bonne pour le pays, l'armée et la population. Il s'agit enfin de trancher si la Suisse veut des avions ou pas. Et si elle en veut, combien, pourquoi, et pour quel montant? Ce scrutin est d'autant plus nécessaire qu'il permettrait de donner une autre image de l'armée. Aujourd'hui, la grande muette donne l'impression de vouloir décider seule, qu'elle ne supporte ni l'avis des politiques ni celui de la population. Il faut rétablir un lien de confiance entre l'armée et le citoyen. C'est crucial pour l'avenir.
Ces deux rapports «blanchissent» Guy Parmelin sur la décision d'avoir gelé le projet de défense sol-air. Cela vous a-t-il surpris?
On n'a pas besoin d'être un expert en stratégie militaire pour comprendre que cette décision relevait du bon sens. On ne peut pas déconnecter l'achat d'un nouvel avion de celui d'un système de défense aérienne. La preuve, c'est que dans tous les scénarios évoqués, il est prévu une complémentarité entre la défense sol-air, les avions, les radars et les missiles. Ces deux rapports contredisent donc totalement les conclusions et recommandations des commissions de gestion. Ils confirment aussi que le projet de défense sol-air était prématuré et mal préparé. En gelant le dossier, Guy Parmelin a pris la bonne décision. Une poursuite du projet sans tenir compte d'un concept global aurait eu des conséquences financières.
Votre participation à ce groupe engage-t-elle le PS pour la suite?
Bien que chacun ait travaillé en toute indépendance, il y a forcément un lien avec nos formations politiques. C'est désormais notre travail d'aller présenter les conclusions à nos partis respectifs. Ce qui a été intéressant, c'est que même s'il reste des divergences importantes – notamment sur le nombre d'avions – nous sommes arrivés à avoir une base de travail commune. On sait désormais où résident les fractures potentielles. Mon seul regret est d'avoir été la seule représentante de ceux qui se sont opposés au Gripen en 2014. En ce sens, le groupe de travail ne reflétait pas vraiment les rapports de force.
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