Crans, une ambiance villageoise avant tout
L'esprit des lieuxDécouverte de Crans-près-Céligny, situé à quelques minutes de Nyon.

Depuis Nyon, il faut compter environ dix minutes de bus pour rejoindre le village de Crans-près-Céligny. La route longe le lac, les propriétés cossues se succèdent. Dans la montée menant au village, le château du XVIIIe siècle s’impose vite au regard.
Avec son style Louis XV, le château de Crans est majestueux. Sa construction s’est étalée de 1764 à 1768. Autour de la bâtisse, des vignes à perte de vue que Gilles Pilloud, vigneron-encaveur, connaît très bien. Il travaille depuis plus de dix ans sur le domaine dont il a repris la gestion en 2012. Un lieu de travail privilégié, il l’accorde. Le terrain comporte 55 hectares de terres agricoles, douze de forêts et près de treize de vignes. Gilles Pilloud nous ouvre les caves situées sous le château. Murs d’époque et mobilier ancien côtoient les machines modernes utilisées pour la production. Une dizaine de cépages sont présents sur le vignoble et, depuis plus de trente ans, les vignes sont cultivées selon les principes de la production intégrée ou raisonnée qui donnent droit au label «Vinatura». Une petite parcelle est réservée à la production biodynamique du gamay. Ce mode de culture, certes contraignant, tient à cœur à Gilles Pilloud, pour qui suivre de très près les rythmes de la nature est essentiel.
Retour au centre du village. L’unique petit supermarché, le Marché des Corbeaux, porte le nom des habitants. Christopher Rime, chaleureux jeune homme, a repris le commerce il y a six ans. Il privilégie les produits locaux et collabore avec les petits maraîchers du coin. On trouve beaucoup de belles et bonnes choses au Marché des Corbeaux, comme les superbes savons de la marque artisanale genevoise Bulle d’air. Christopher Rime réfute l’idée que le local coûte forcément plus cher et souligne le fait que le marché permet aux habitants de Crans de se retrouver. S’y rendent aussi bien les natifs que les expatriés récemment installés.
Rassembler les résidents figure justement parmi les objectifs du syndic, Robert Middleton. Un nom de famille qui ne sonne pas très vaudois. «Mais, au moins, les gens savent l’écrire, je porte le même que celui de la princesse Kate», plaisante-t-il. Pourtant, Robert Middleton est un vrai «Corbeau» puisqu’il vit ici depuis 1975. Il est actif dans la vie communale depuis plus de dix ans.
«Crans n’est heureusement pas devenu un village-dortoir. Pour cela, nous misons sur la qualité de la vie locale»
Le syndic n’est pas le seul à venir d’ailleurs. Près d’un tiers des habitants sont originaires de l’étranger. Beaucoup sont pendulaires et travaillent dans les grandes entreprises de Nyon et de Genève. «Crans n’est heureusement pas devenu un village-dortoir. Pour cela, nous misons sur la qualité de la vie locale», insiste Robert Middleton. Une vingtaine d’associations locales sont répertoriées. Le village a même son propre journal: Le Quoi à Crans. Autre élément témoignant de l’excellente intégration des habitants: le nombre de naturalisations, qui ne cesse d’augmenter. «Il y a une très bonne entente au sein du village. J’ai même organisé récemment une soirée anglaise», déclare le syndic.
Le Café-Restaurant de l’Union, qui a ouvert en 1903, témoigne, lui aussi, du mélange réussi entre anciens et nouveaux Corbeaux. Francisco, le jeune serveur, est arrivé récemment du Portugal. Il apprécie la tranquillité des lieux: «Au moins nous n’avons pas les bouchons comme à Genève.» Crans mérite bien son nom de commune «où il fait bon vivre». (24 heures)
Créé: 28.01.2018, 09h26
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