Ils brûlent les planches pour trouver un job

«Quand ils auront été applaudis par près de 300 spectateurs deux soirs de suite, se présenter à un entretien d'embauche ne représentera plus le même stress», assure Emmanuelle Rossier. Elle est la responsable du Département prestations au sein de la société coopérative Démarche, reconnue d'utilité publique. Parmi ses activités, il y a Scenicprod, une mesure d'accès à la formation dont l'ambition est de mettre «l'art au service de la réinsertion». C'est dans ce cadre qu'une trentaine de jeunes adultes en difficulté répètent depuis six mois le spectacle «Narvalos». La première a lieu dans un mois.

Gérer le stress et les émotions

Le spectacle est mis en scène par Leslie Rudolf. Entre saynètes et chorégraphies, il aborde la déshumanisation du monde du travail, et la rébellion qu'il finit par engendrer. C'est le treizième du genre pour Scenicprod. Emmanuelle Rossier: «Cet exercice, qui mobilise des jeunes de 16 à 25 ans, pour la plupart à l'aide sociale, est une préparation à la formation professionnelle.» Ils arrivent ainsi au bout d'une période artistique pendant laquelle ils ont aussi appris à travailler en équipe, à gérer leur stress et leurs émotions, à gagner en confiance. Ils ont écrit les textes, peaufiné le scénario, assu­ré les lumières et le son, créé les costumes…

Une fois que le rideau sera tombé sur «Narvalos», les ateliers liés au spectacle se poursuivront, entre réalisation de T-shirts et élaboration d'une bande-son. «C'est à partir de ce moment que nous les aiderons à construire un projet professionnel réaliste et durable, explique Emmanuelle Rossier. En moyenne, 70% des jeunes passés par Scenicprod trouvent une place de formation.»