La «mama» condamnée pour traite d'êtres humains
VerdictLa mère maquerelle nigériane ayant livré des compatriotes à la prostitution écope de 3 ans ferme.

En recevant son verdict, elle s’est jetée au sol en hurlant. Esther* niait tout, mais la Cour correctionnelle de Lausanne ne l’a pas crue. La prostituée nigériane accusée de s’être livrée à la traite d’êtres humains en faisant venir en Suisse au moins quatre compatriotes pour les contraindre à se prostituer écope de 3 ans ferme et de 180 jours-amende, assortis d’une expulsion de Suisse pour une durée de 8 ans.
Menace de magie noire
Le tribunal a suivi les arguments du procureur Éric Mermoud, qui retraçait dans son acte d’accusation le parcours de la plaignante, conduite du Nigeria aux trottoirs lausannois alors qu’elle n’avait que 17 ans. Chef d’accusation rare, la traite d’êtres humains qualifiée a été retenue. En guise de contrainte, la mère maquerelle, «mama» dans le jargon, usait de la menace d’une magie noire très répandue en Afrique de l’Ouest, le «juju», supposé pouvoir causer souffrances ou mort à toute personne s’étant fait préalablement prélever des tissus corporels.
«La Cour a acquis la conviction certaine que la plaignante dit la vérité», a déclaré le président Philippe Colelough lors de la lecture du verdict. «Au contraire de la prévenue, une mère maquerelle sans scrupule ni compassion, qui a menti face aux enquêteurs», a-t-il ajouté en qualifiant cette dernière de «cruelle et cupide» pour avoir «constamment harcelé la plaignante en la maintenant dans la terreur».
Potentiellement libre d'ici à la fin du mois
Malgré le jugement de culpabilité, Esther pourrait être libérée prochainement. Si elle venait à bénéficier d’une libération conditionnelle, possible aux deux tiers de la peine, elle sera libre d’ici à la fin du mois.
* Prénom d’emprunt F.W.D.M./ATS (24 heures)
Créé: 06.12.2018, 20h45
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