L'orage du siècle coûtera plus de cinq millions de francs
LausanneAprès le déluge de lundi à Lausanne, l’ECA estime les dégâts à plusieurs millions de francs. Et cela ne couvre pas tout.
Lausanne a repris son souffle. Quarante-huit heures après le déluge du siècle, «la situation revient progressivement à la normale», jugeait mercredi soir l’état-major pour les secours en cas d’accident majeur (DIAM). Restent de nombreuses installations en panne et une longue liste de dégâts à réparer. «On peut estimer qu’il y aura entre 1000 et 1500 sinistres pour environ 5 millions de coûts», calcule Jean-François Dutruy, responsable du service des sinistres de l’Établissement cantonal d’assurance (ECA). Cette estimation reste provisoire, de nombreux propriétaires n’ayant pas encore déclaré leurs dégâts.
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Distinction pas évidente
Les assureurs privés devront aussi passer à la caisse. L’ECA ne couvre en effet pas tout. Explication: «Lorsqu’une inondation est causée par un ruissellement au sol, l’ECA assume tous les dommages causés à un bâtiment, tant sur les chapes que les carrelages, les parquets ou les peintures», explique Jean-François Dutruy. L’assureur cantonal couvre également les dégâts au mobilier. En revanche, si l’inondation vient exclusivement d’un refoulement d’eau par les écoulements de buanderie, de cuisine ou de toilettes, ils ne sont pas pris en charge. Idem pour l’eau qui ruisselle du toit, d’une fenêtre ou d’un balcon. C’est alors l’assurance privée qui paie, si le propriétaire ou le locataire en a contracté une.
Pas évident de faire la distinction. «Nous avons eu des infiltrations d’eau au sous-sol et dans le restaurant, dans le doute nous avons déclaré le sinistre aussi bien à l’ECA que chez notre assureur privé», explique Joris Barbotin, directeur de l’Hôtel Mirabeau à l’avenue de la Gare. Pour Yannis Gerassimidis, patron du Continental, à quelques centaines de mètres, les choses sont plus claires: «C’est à coup sûr le ruissellement qui a rempli d’un mètre d’eau notre cage d’ascenseur.»
Assureur privé, AXA a également fait ses estimations: les coûts seraient compris dans une fourchette de 1,5 à 2 millions de francs. «C’est une projection faite mardi à midi sur plus de 350 annonces de sinistres, dont 100 à 150 dégâts sur des véhicules motorisés couverts par une casco», explique Roland Burla, responsable des inspecteurs de sinistres pour les «assurances choses». L’assureur couvre éventuellement «des pertes d’exploitation en cas de fermeture temporaire d’une entreprise suite à un dommage au bâtiment ou aux biens mobiliers». Mercredi, la Ville de Lausanne ne disposait pas encore d’estimation pour les dégâts aux bâtiments publics.
«Événement modéré»
Les chiffres peuvent paraître élevés, mais l’ECA parle d’un «événement modéré». En comparaison, la grêle qui s’était abattue sur La Côte en 2013 «avait provoqué plus de 10'000 cas de sinistres et coûté plus de 100 millions, rappelle Jean-François Dutruy. Cela dit, l’orage de Lausanne a été spectaculaire et a eu un fort impact psychologique.» L’Hôtel Continental a reçu mercredi deux téléphones de clients «qui demandaient s’ils pouvaient venir à Lausanne ou s’il y avait encore du danger», sourit le patron.
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Créé: 13.06.2018, 21h52
Le CHUV aussi touché
Le CHUV n’a pas été épargné par les inondations. «Dans le bâtiment hospitalier principal, seules une fosse d’ascenseur et une cafétéria réservée au personnel ont été touchées, énumère Pierre Merminod, adjoint au chef de la sécurité. C’est surtout dans les bâtiments annexes, où il n’y a pas de patients, qu’il y avait beaucoup d’eau.» Au total, plusieurs locaux techniques et d’archives ont été inondés. Si le CHUV est resté «à 100% opérationnel», selon Pierre Merminod, plusieurs patients ont toutefois vu leurs consultations repoussées mardi matin.
À Vidy, le Tennis Club Stade-Lausanne informait mercredi que ses terrains, inondés, allaient rester impraticables pour une durée de trois à sept jours.
Mercredi soir, les services de secours ont dressé un nouveau bilan de 530 interventions. Les intempéries auront mobilisé quelque 480 personnes, dont: 200 pompiers, 110 membres de la Protection civile, 33 policiers, 80 collaborateurs de la Ville et 50 militaires.
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