Le château de l’Aile de Vevey a émerveillé ses visiteurs
PatrimoineLe grand public a longuement fait la queue pour pouvoir découvrir le joyau rénové.
«Waouh!» «Oh là là!» «Splendide!» Les interjections et exclamations d’admiration émaillaient samedi les couloirs du château de l’Aile, à Vevey, pour son ouverture au public.
Une opportunité unique, dont le prix à payer était une longue attente sous le soleil.
«C’est phénoménal: environ 2000 personnes ont pu visiter, nous n’avons refusé personne. Nous sommes très contents de ce succès», s’est réjouie Béatrice Lovis, présidente de Patrimoine suisse, section vaudoise, qui organisait les réjouissances responsables de cette ouverture au public (la remise de la Distinction de Patrimoine suisse et la manifestation du Clou rouge).
Une fois à l’intérieur, les gens s’extasiaient. Par exemple dans les salles de bains modernes: «C’est magnifique! Là il s’est fait plaisir, comme spécialiste des salles de bains», notait une visiteuse, en référence au fait que la famille du propriétaire, Bernd Grohe, a fait fortune dans la robinetterie. Devant une baignoire sur pied au design moderne, posée devant l’âtre: «On peut même se faire un feu de cheminée en prenant un bain», souriait Viviane.
Mariage des époques
Ce contraste entre la minutieuse restauration historique des parties nobles du château et les ajouts modernes des communs (salles d’eau et cuisines) ne laissait personne indifférent. Michèle et Jacqueline étaient perplexes devant un îlot pour cuisiner: «Tout le reste est tellement beau et chaleureux que ce bloc surprend. Mais une cuisine à l’ancienne ne conviendrait certainement pas…»
Pour Dominique, au contraire, «impossible de vivre dans la partie historique, mais volontiers dans celle «high tech»!» Costumière à la retraite, elle avait bien connu les lieux: «Je venais y travailler avec un collègue, Olivier, qui avait son atelier ici. Cela me fait énormément chaud au cœur de revenir.»
À son image, de nombreux Veveysans avaient par le passé foulé l’enceinte du château – par exemple pour un spectacle de la compagnie de danse des Nomades, ou parce qu’ils y visitaient des connaissances – et le retrouvaient avec beaucoup d’émotion. Ainsi de Marie Neumann, cheffe du Service de la Culture de la Ville: «Enfant, je jouais avec des amis qui habitaient dans l’annexe. Nous récoltions des débris de vitraux brisés comme s’il s’agissait de véritables trésors.»
Artisans d'un chantier d'exception
Une référence à l’état de délabrement de l’édifice, également souligné par Dominique: «Nous devions parfois mettre des bassines pour récolter l’eau qui coulait par endroits.»
Une rénovation, qui a coûté 40 millions à Bernd Grohe, pendant environ dix ans de travaux et d’études. Modeste et ému, le propriétaire a surtout mis en avant «les ouvriers, artisans et architectes: ce sont eux qui méritent les remerciements».
Les artisans disposaient d’ailleurs de «stands» dans le château, samedi, pour expliquer le travail accompli. Comme les éléments de ferblanterie en zinc, frappés au maillet par l’entreprise Borio, ou le bois sculpté par l’entreprise Baer, recouvrant des portes anti-feu.
Un propriétaire «pionnier» et «héros»
Patrimoine Suisse, par la voix de son président Martin Killias, a dit honorer en la personne de Bernd Grohe «un pionnier, un homme très courageux».
Christophe Amsler, l’un des architectes de la rénovation, a souligné le «grand mérite» de Bernd Grohe d’avoir reconnu ce château comme «une personne étonnante sortie tout droit des profondeurs historiques», d’avoir reconnu et tendu l’oreille à sa «petite voix fluette et fragile, de l’avoir laissé parler et de l’avoir entendu».
Si bien que Frédéric Gumy, représentant du propriétaire, a conclu: «Monsieur Grohe, vous avez investi sans compter et vous êtes allé jusqu’au bout. Pour moi vous êtes un héros. Merci.» (24 heures)
Créé: 22.04.2018, 11h37
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