La Commune devra encore arroser les Bains de Villars
OllonVendredi, les élus se prononcent sur une deuxième rallonge de 1,17 million pour le nouveau centre aquatique. Réactions.
Les remous des jacuzzis des bains villardous – ouverts en avril et inaugurés officiellement le 19 août – n’ont d’égal que ceux qui ont agité la construction du complexe. De retards en surcoûts, les écueils ont été nombreux depuis le début du chantier, devisé à l’origine à 11 millions de francs, en 2014. Et si le succès commercial est au rendez-vous, la Commune d’Ollon est une nouvelle fois appelée à mettre la main au porte-monnaie.
Vendredi, le Conseil communal se penchera sur une demande de crédit complémentaire de 1,17 million. En 2015, il avait déjà accordé une rallonge de 3,8 millions, portant à 8,2 millions la somme publique injectée depuis 2010. Bassin trop peu profond (+446'000 francs), désamiantage (+112'000 francs), honoraires versés à l’entreprise générale en raison du retard (dix semaines à raison de 10'600 francs par semaine)… La liste des plus-values transmises aux élus est longue.
«Il faut aussi comprendre la complexité de ce chantier: on parle de 50 km de câble, de 1100 m3 d’eau…»
«Le projet était insuffisamment ficelé au début des travaux, reconnaît Sergei Aschwanden, directeur de l’Office du tourisme et alors directeur du Centre des Sports de Villars. L’entreprise générale avait tiré la sonnette d’alarme et dit que le planning serait très serré. Nous avons communiqué en toute transparence avec la Municipalité, annonçant qu’un surcoût serait inévitable. Il faut aussi comprendre la complexité de ce chantier, qui explique en partie ce dépassement. On parle de 50 km de câble, de 1100 m3 d’eau…»
«Nous allons demander à la Municipalité des clarifications dans ce que l’on peut qualifier de fiasco financier»
Dans les rangs du Conseil communal, on s’interroge: «Principalement sur la capacité de la Municipalité à gérer de si gros dossiers», relève Stéphane Cosandey, président des Verts d’Ollon. Son groupe devrait refuser cette nouvelle rallonge. «Nous allons demander à la Municipalité des clarifications dans ce que l’on peut qualifier de fiasco financier. Et également de s’adjoindre, à l’avenir, le conseil d’un bureau d’assistance aux maîtres d’ouvrage.»
Dépassements à répétition
Un avis partagé par le PS: «On est une nouvelle fois mis devant le fait accompli, regrette Pascal Jourdain. Les derniers gros projets se sont systématiquement accompagnés de mauvaises surprises. Nous taperons une nouvelle fois sur le clou en demandant à la Municipalité d’être attentive à sa gestion, quitte à prendre des conseils à l’extérieur.»
La section UDC locale se réunissait mercredi soir pour se positionner sur ce vote. Mais sa présidente, Janique Bonzon, confirme le sentiment du socialiste: «C’est le troisième projet municipal qui se solde par un dépassement de coût. Ces bains sont une réussite, le résultat est là. Mais il serait bien que les situations de ce genre ne se multiplient pas.»
Du côté du PLR boyard, on votera en faveur de cette rallonge. «Au sein du groupe, la discussion a été intense mais constructive. Des questions se posent, naturellement, mais il faut se rendre compte que le projet a pris de l’ampleur au fil des mois, souligne son président, Laurent Paris. De la simple rénovation de notre piscine à la création d’un complexe de bains, l’évolution a été importante. La station possède désormais un bel outil.»
Les chiffres articulés par l’exploitant confirment ce sentiment: «Lorsque la Municipalité a soumis sa première demande de crédit au Conseil, elle tablait sur 50'000 entrées par an, rappelle Sergei Aschwanden. Nous en sommes à 53'000 en sept mois. Le gros défi qui s’annonce avec ce premier hiver sera de gérer au mieux l’afflux des visiteurs, principalement en fin de journée, après le ski.»
Chercher le coupable?
La question viendra inévitablement sur le tapis vendredi soir: quelle suite donner aux déboires financiers qu’a rencontrés le chantier? Payer? Refuser et laisser le Centre des Sports de Villars éponger la dette? Entamer une procédure juridique pour trouver un responsable? Les Verts se prononceront pour cette dernière option.
À l’inverse, Janique Bonzon estime que «cette dernière solution ne semble pas judicieuse. Nous allons une nouvelle fois dépenser beaucoup d’argent et d’énergie dans une procédure pour un gain incertain. Ce centre est là, il fonctionne, c’est le plus important.» Sergei Aschwanden abonde: «Je préfère que ces ressources soient mises dans la promotion de la station que dans un combat qui rapportera certainement peu.» (24 heures)
Créé: 13.12.2017, 17h09

«Ces bains sont une réussite, le résultat est là, estime Janique Bonzon, présidente de la section UDC locale. Mais il serait bien que les situations de ce genre ne se multiplient pas.»
Articles en relation
Publier un nouveau commentaire
Nous vous invitons ici à donner votre point de vue, vos informations, vos arguments. Nous vous prions d’utiliser votre nom complet, la discussion est plus authentique ainsi. Vous pouvez vous connecter via Facebook ou créer un compte utilisateur, selon votre choix. Les fausses identités seront bannies. Nous refusons les messages haineux, diffamatoires, racistes ou xénophobes, les menaces, incitations à la violence ou autres injures. Merci de garder un ton respectueux et de penser que de nombreuses personnes vous lisent.
La rédaction
Caractères restants:
J'ai lu et j'accepte la Charte des commentaires.