Unia dénonce une entreprise de Vallorbe
EconomieLe syndicat affirme que Vallotech exerce des pressions pour faire accepter des baisses de salaire indexées sur le taux de change à ses collaborateurs.
Si certaines entreprises tentent de trouver des solutions constructives en bonne intelligence avec Unia pour réagir à la problématique du franc fort, ce n’est pas le cas de Vallotech à Vallorbe. C’est ce qu’a dénoncé ce mercredi en substance le syndicat. Il accuse notamment de dumping salarial cette société spécialisée dans l’étude, la fabrication, la construction et la vente de toute pièce moulée, en matières diverses.
«Il faut savoir que Vallotech était déjà dans le collimateur de la commission tripartite syndicats-Canton-patronat en 2011 parce qu’elle proposait à ses collaborateurs des salaires inférieurs à l’usage», avance Yves Defferrard. Le responsable du secteur industrie auprès d’Unia Vaud soupçonne que, malgré les promesses des dirigeants de se mettre en conformité, la politique salariale de l’entreprise prête toujours le flanc à la critique. Quoi qu’il en soit, le directeur Frédéric Desmarchelier n’a pas tardé à réagir à l’abandon du taux plancher de l’euro par la BNS. «Il a d’abord annoncé qu’il allait supprimer le 13e salaire avant de revenir sur sa décision», note Yves Defferrard. Le patron aurait alors annoncé qu’il diminuerait de 20% le salaire de ses collaborateurs français, soit 70 de ses 80 salariés.
Interpellé, Unia s’est déplacé sur le site le 18 mars. «Le directeur est intervenu pour nous demander d’arrêter notre distribution de tracts, nous disant qu’il allait abandonner la mesure qu’il voulait prendre.» Au final, il est revenu à la charge le lendemain en faisant pression sur l’ensemble de son personnel pour qu’il signe de nouveaux contrats de travail dans lesquels les salaires étaient revus à la baisse de 10% et l’horaire quotidien prolongé gratuitement de quinze minutes. «Et ce, sans qu’il y ait eu la moindre consultation», déplore Yves Defferrard.
Selon lui, le patron de Vallotech a ainsi enfreint la loi sur le travail, puisqu’une telle mesure aurait dû être annoncée au Service cantonal de l’emploi. «Pis, il a violé les droits syndicaux en licenciant les personnes qui nous ont contactés.»
En déplacement aux Etats-Unis, Frédéric Desmarchelier n’a pas pu être joint. Son responsable des ventes, Pierre Reymond, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, précisant tout de même que «l’évolution de l’euro met l’entreprise en situation difficile». Quant aux collaborateurs, ils ne veulent pas témoigner. «Ils ont trop peur des conséquences», conclut Yves Defferrard.
Créé: 25.03.2015, 18h02
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