[VIDEO] Les joies de la neige, au-delà des différences
Les élèves de la fondation Verdeil se sont unis jeudi à ceux des écoles d'Épalinges pour un jour de loisirs communs. Émotions.
Lara (16 ans) vient de s'essayer au snowboard gonflable. Elle reste sans voix, mais le bonheur se lit sur son visage. Tout près, certains de ses camarades ont délaissé leur chaise roulante pour découvrir les sensations de l'apesanteur sur un trampoline. Ils font tous partie des 500 élèves de Verdeil qui ont pris part, jeudi, à la journée de loisirs destinée aux écoliers de la fondation. Cela dans le cadre de ses 60 ans. Un événement. Car une centaine d'élèves de 11e Harmos d'Épalinges les ont rejoints pour les accompagner, faire connaissance et partager des bonheurs simples. À ce groupe de jeunes Palinzards, cheville ouvrière de la journée, s'ajoutent encore 200 bénévoles et 400 collaborateurs de Verdeil.
Changer les regards
Au total, près de 1200 personnes ont pris part à la trentaine d'activités, de la luge au tour en dameuse, en passant par les parcours en raquettes et d'agilité dans la neige, à l'enseigne d'«Hiverdeil», dont l'organisation a pris un an. Un tour de force qui vise à faire entrer Verdeil dans la vie des gens, après l'extraordinaire visibilité que vient de lui offrir le dernier film de Fernand Melgar. «L'inclusion ne se décrète pas. Elle se vit, plaide Cédric Blanc, directeur de la fondation active dans la pédagogie spécialisée. Par cette opération, nous voulons développer le regard de la société sur la différence. Nous ne sommes plus dans l'ère où il faut protéger les personnes en retard de développement.» Comme pour illustrer ses propos, un trio de Verdeil arrive au bas des pistes, après avoir dévalé la «Nationale». «Pour certains, c'était la première fois, raconte Pierre-Alain Werro, directeur de l'École de ski des Diablerets. Ils ont beaucoup apprécié, en étant entourés des collégiens qui les aidaient à se relever après une chute.» «Ce genre d'expérience permet clairement de mieux appréhender la différence, au-delà des principes posés par la loi», commente Serge Loutan, chef cantonal du service de l'enseignement spécialisé.
Au pied du Meilleret, jeunes valides et fragiles n'ont aucune peine à s'entendre. Avec un plaisir partagé: «J'adore cette journée, s'exclame la collégienne Luna (15 ans). Elle m'apporte des liens nouveaux avec des jeunes que je rencontrerai certainement plus tard.» À ses côtés, son compagnon du jour, le petit et vigousse Arsch (9 ans) de Verdeil est aux anges, même s'il a raté le tour en dameuse. Qu'importe, après il y aura le tour en raquettes. Et Luna sera toujours là.
«Toutes ces activités permettent aussi de développer la communication fonctionnelle de nos élèves, sortis de leur cadre habituel ajoute Mélanie Rochat, logopédiste. Cela enrichit la palette de leurs émotions.» Ce que perçoivent Maryam (15 ans) et Marianne (16 ans) des écoles d'Épalinges: «C'est génial de les voir aussi heureux par le simple fait de pouvoir effectuer les mêmes activités que nous. On les aide quand on peut. Mais, surtout, on rit bien ensemble.»
En s'activant avec joie dans ces activités hivernales, les jeunes fragilisés ne donnent pas l'impression de rechercher une aide quelconque. «C'est juste, confirme Cédric Blanc. Le fait de savoir que toutes ces activités existent suffit à leur bonheur.» Toutes ces occupations ludiques ont été mises sur pied par l'équipe des sports de la fondation, en collaboration avec l'Office du tourisme des Diablerets: «Nous avons privilégié celles offrant des découvertes ou donnant des sensations, même parfois simples: sentir le vent sur son visage ou fouler la neige, explique Sara Cotroneo, responsable. Car nos élèves nous ont dit préférer le loisir à la compétition.» Marraine de la journée, Catherine Borghi, l'ancienne championne de ski, ne s'en offusque pas: «L'essentiel est de pouvoir exprimer le meilleur de soi-même.»
Au final, tous ont trouvé leur compte. «Nous travaillons beaucoup sur la différence», relève Pierre-Alain Mellina, directeur de l'Établissement primaire et secondaire d'Épalinges. Mais il reste encore du chemin à parcourir, à entendre Cédric Blanc: «Si les différences s'estompent facilement chez les jeunes, au sein des adultes c'est une autre affaire.»
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