[VIDEO] Un trésor ludique des années 1930 ressurgit du Léman
L'attraction des Bains d'Ouchy entre 1929 et 1939 stagnait dans le fond du Léman. Elle est sortie de l'eau mercredi matin.
Un mât flottant englouti par le Léman il y a des décennies a ressurgi des eaux du port d'Ouchy. Si on ajoute à cette affaire l'artiste excentrique Grace Jones et le professeur Jacques Piccard (lire l'encadré), «tous les ingrédients sont réunis pour raconter une belle histoire», selon les termes du syndic de Nyon, Daniel Rossellat, qui a assisté à l'opération.
Revivez l'opération complète d'émersion:
L'objet en question est une sphère de deux mètres de diamètre sur laquelle est planté un mât haut de 5 mètres. Des échelons permettaient aux baigneurs de grimper sur cette tige pour effectuer des «acrobaties hilarantes» comme le vantait une brochure publicitaire des Bains d'Ouchy dans les années 1930 (voir le second encadré).
Mercredi matin, une équipe d'experts, parmi lesquels Gilbert Paillex, spécialiste des recherches subaquatiques qui a retrouvé près d'une soixantaine d'épaves au fond du Léman, était à la manœuvre pour mettre au sec le drôle d'objet. La boule a été extraite avec une grande minutie de façon à laisser s'écouler les 5 à 6 tonnes d'eau qu'elle contenait.

Exposé dès qu'il sera sec
Le Musée du Léman à Nyon est à l'initiative de l'opération. Il présentera ce mât flottant dans le cadre de son exposition temporaire «Plouf!» consacrée à la baignade. Avant cela, l'objet attaqué par la rouille sera séché et peut-être traité. Il faudra vraisemblablement plus d'une dizaine de jours avant que les curieux puissent l'approcher dans la cour de l'établissement.
Qu'importe ce délai pour le directeur du musée: Lionel Gauthier attendait depuis des mois de voir ce témoin du passé qui figure en couverture du livre sorti à l'occasion de l'exposition temporaire. «C'est au cours d'une soirée, il y a une année, que Roger Thiébaud, le pilote du sous-marin F.A. Forel, m'a raconté qu'il l'avait découverte en 1989 lors d'une plongée avec Jacques Piccard et Grace Jones.»

A côté d'eux, Gilbert Paillex accepte immédiatement de se lancer à la recherche du mât, dont on ne connaît alors que vaguement le positionnement. Il lui faudra deux mois passés à sonder le lac avant de crier victoire. La boule métallique et son échelle gisaient à un kilomètre au large d'Ouchy, par 122 mètres de fond.
Joies nautiques
Pendant ce temps, un travail d'historien a été effectué pour en savoir un peu plus sur ce curieux objet. Tout débute en 1927, quand la Société des hôteliers inaugure Lausanne-Ouchy Plage pour doper le tourisme dans la capitale vaudoise. Du côté de Vidy, le nouvel établissement propose des hamacs nautiques, une île flottante et un grand toboggan duquel descendaient des luges. Deux ans plus tard, le mât flottant était inauguré. Six personnes pouvaient y grimper simultanément.

Il est resté à une centaine de mètres au large au moins jusqu'en 1939, quand la société qui gère la plage privée fait faillite. L'histoire du mât flottant devient alors floue. Il a probablement été entreposé sur la rive pendant quelques années avant d'être coulé dans le lac.
L'attraction lausannoise, née dans la tête d'un inventeur saint-gallois, n'était pas unique. Evian possédait la sienne. Le lac de Neuchâtel aussi, jusqu'à ce qu'un accident mette fin à son exploitation. La fille d'un ambassadeur s'était tuée en jouant dessus. Dès lors, les mâts flottants ont disparu… jusqu'à ce que le Musée du Léman décide de les remettre en lumière.
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