Sexualité: «Elle souffre quand nous faisons l'amour»
FEMINALorsque le plaisir de l'un devient la douleur de l'autre, la confiance et le dialogue sont plus que jamais nécessaires.
«Ma copine m’a récemment appris qu’elle avait de l’endométriose et que les rapports sexuels créaient chez elle des douleurs. Je tombe de haut, car elle n’en avait pas parlé plus que ça, depuis les trois ans que nous nous connaissons. Maintenant, je n’ose plus trop l’aborder sexuellement et lui en veux de ne pas s’être ouverte à moi plus tôt.»
Rolf, 25 ans
La réponse
Pouvoir mettre des mots et une certitude médicale sur un problème contribue à aider une femme qui souffre. D’un autre côté, le conjoint peut se sentir déstabilisé, impuissant et inquiet. Beaucoup de jeunes femmes, d’ailleurs, pour protéger leur partenaire, ne leur révèlent pas (ou pas tout de suite) la gravité des douleurs occasionnées par la pénétration. Bravo, donc, à votre amie d’avoir trouvé le courage de vous en parler. Peutêtre a-t-elle hésité, consciente de l’impact probable sur un homme visiblement amoureux et sensible. Il est un fait que le conjoint est parfois désemparé et soucieux au point de ne plus solliciter de sexualité, alors que la jeune femme en aimerait peut-être, ne serait-ce que par le biais d’activités moins axées sur la pénétration.
Câlins qui rapprochent
L’endométriose n’est pas facile à diagnostiquer et il est possible que votre amie ait souffert durant son adolescence de règles douloureuses et compliquées. Elles ont pu constituer un trauma touchant le développement de la confiance en son corps, tout autant que le début d’un processus de sensibilisation à la douleur. Lorsque la douleur (toute douleur) s’installe, le système nerveux central se dérégule, altérant le seuil de perception; comme on dit, «la douleur appelle la douleur» et ces souffrances chroniques ressemblent à du stress post-traumatique. Ensuite, l’appréhension d’une gêne lors de la pénétration devient une peur qui provoque des contractions ne favorisant pas une sexualité fluide.
Par ailleurs, la plupart des femmes souffrant d’endométriose ont passé des années à s’entendre dire (et à penser) que c’était «dans leur tête». Ne se sentant pas comprises ou reconnues, elles apprennent à ne pas e n faire état. Félicitez-la de communiquer, de vous accorder sa confiance et profitez-en pour faire équipe. Vous êtes celui qui peut l’accompagner, l’aider à se sentir moins seule. Renseignez-vous, évoquez ensemble les enjeux et ce dont vous avez chacun besoin pour réaborder la sexualité. Si possible, faites-vous aider en tant que couple pour que les câlins puissent être une ressource qui vous nourrit et vous rapproche.
Notre experte
Cette semaine, envoyez vos questions à Laurence Dispaux, laurence.dispaux@femina.ch, psychologue-psychothérapeute FSP, conseillère conjugale FRTSCC, sexologue clinicienne ASPSC.
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Créé: 13.11.2019, 12h30
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