Coupe vaudoiseXavier Hochstrasser: «Genolier-Begnins m’a redonné l’amour du football»
L’ancien joueur d’YB, de Servette et du LS a remporté à 34 ans son premier titre dans le costume d’entraîneur. L’équipe de la Côte, qu’il dirige depuis cette saison, s’est imposée en finale de la Coupe vaudoise.

Son histoire avec le football, Xavier Hochstrasser (34 ans) pensait peut-être l’avoir déjà racontée. Cette jolie carrière de joueur bâtie sur près de 200 matches de Super League, quelques apparitions en Coupes d’Europe, un passage par la Serie B italienne. Cette hanche cernée par l’arthrose. Cette retraite forcée à la trentaine, au moment de réaliser que même une reconvention dans le foot amateur ne fonctionnerait physiquement pas.
Le livre pouvait paraître refermé lorsque Genolier-Begnins, pensionnaire de 2e ligue, lui a ouvert sa porte à l’été 2022. En tant qu’entraîneur bien sûr, puisque la prothèse de hanches qui le porte désormais le force à éviter les sports de contacts. Il s’est lancé. Un nouveau défi. Une reconstruction, aussi. Le voilà, une année plus tard, en train de soulever la Coupe vaudoise, que son équipe a remportée jeudi face à Assens (3-0).
Xavier, avant celui-ci, vous souvenez-vous de votre dernier titre?
(Il réfléchit longuement). 2006 sauf erreur! Avec Servette, lors de la remontée de 1re ligue en Challenge League.
Ça fait loin…
Oui. Il n’y en a pas eu depuis. Mais je peux me dire qu’en tant qu’entraîneur, je carbure à un rythme d’un titre par année (rire).
Quelle saveur donnez-vous à ce sacre en Coupe vaudoise?
Là tout de suite, je ne sais pas trop. La fête a été belle autour et sur le terrain, elle va continuer de l’être pour nous. Une fois toutes les festivités terminées, on verra quel goût à cette victoire.
À quoi ça ressemble de remporter un titre sur un banc?
C’est dur! Mille fois plus que sur le terrain. Dans cette position, je ne suis pas maître des événements. Si j’ai envie d’intervenir, je ne peux pas. Tout réside dans la façon de transmettre votre message et votre énergie à l’équipe. Ensuite, ce sont les joueurs qui tiennent les cartes en main.
Cela semble plutôt bien fonctionner, non?
Disons que les personnes que j’ai dû me résoudre à ne pas convoquer pour la finale auront de la peine à me le reprocher, vu le résultat. Mais là encore, ce choix aussi est terrible. Celui de devoir décider qui joue, qui prend place sur le banc, qui n’apparaît même pas sur la feuille de match…
«Le plaisir m’anime davantage que l’ambition. Et du plaisir, j’en trouve énormément à Genolier.»
Tout le monde à Genolier semble très heureux de vous voir vous soulever la Coupe.
C’est moi qui leur suis reconnaissant. J’ai connu le foot professionnel, celui qui je ne peux plus voir, où l’individualisme règne, où entre coéquipiers, on est collègues, rarement plus. GB, c’est l’inverse. Le partage, l’amitié, le plaisir de se retrouver. Ce club m’a redonné l’amour du football. J’ai failli verser une larme, mais c’est ce que j’ai dit à l’équipe dans le vestiaire avant le match.

Comment le club s’y est-il pris pour faire renaître en vous cet amour?
En étant lui-même. En me permettant de retrouver des gars enthousiastes sur le terrain, à l’écoute, mais qui vivent aussi pour les moments qui précèdent et qui suivent, à l’après-match, tous ces instants vécus en commun.
C’est plus facile d’avoir du plaisir dans la victoire, non?
On y est allés pas à pas. Ce titre n’a rien d’une évidence. Mais il se passe quelque chose de très intéressant à Genolier cette saison, et de très stimulant pour moi. L’ancienne génération a toujours beaucoup à offrir, mais la relève tape fort à la porte. Elle l’a prouvé aujourd’hui et réalisera sans doute de très belles choses pour ce club dans le futur.
Vu comme c’est parti, de belles choses vous attendent aussi personnellement dans ce rôle…
J’ai beaucoup à reconstruire. Mais le plaisir m’anime davantage que l’ambition. Et du plaisir, j’en trouve énormément ici.
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