Nature en villeYverdon a semé les graines de sa politique en faveur de la biodiversité
Le Service des travaux et de l’environnement a présenté le Plan directeur de la nature. Les mesures à prendre ne concernent pas que le milieu bâti.

Alors que les spécialistes n’en finissent plus de tirer la sonnette d’alarme sur la dégradation de la biodiversité, la Ville d’Yverdon a dévoilé sa stratégie en faveur de la nature pour les quinze années à venir.
Un plan directeur – évidemment en gestation depuis de nombreux mois – qui vise à identifier les besoins et à proposer des mesures pour favoriser la biodiversité en ville, mais pas seulement là.
«Mettre l’accent sur le milieu bâti, comme on l’avait imaginé dans un premier temps, nous aurait fait passer à côté d’un patrimoine naturel énorme», souligne à ce propos le chef de projet, Nicolas Nançoz.
Certes, la zone urbaine de la deuxième ville du canton est visée, mais la cible est bien plus large, puisqu’elle s’étend à l’ensemble du territoire communal: ses rives du lac, sa plaine agricole et ses montagnes jurassiennes couvertes de forêts.
«Sa situation confère à Yverdon une responsabilité toute particulière.»
C’est du reste une de ses zones de verdure que le Service des travaux et de l’environnement (STE) avait choisie pour présenter ses intentions environnementales. Et pas n’importe laquelle, puisque cette zone de détente et de loisirs borde le bois des Vernes, qui est à la fois une zone alluviale d’importance nationale et une réserve d’oiseaux d’eau et migrateurs d’importance internationale.
Enjeu environnemental majeur, la préservation de la biodiversité concerne évidemment à large échelle. «Yverdon est traversée par cinq cours d’eau, bordée par deux réserves d’importance nationale. Cette situation lui confère une responsabilité toute particulière», rappelle la municipale Brenda Tuosto.
Le plan directeur de la nature s’inscrit donc dans le prolongement d’actions durables dont les premières ont été mises en œuvre voilà une quinzaine d’années déjà.
C’est le cas de la vaste prairie située non loin de l’embouchure de la Thièle et qui n’est fauchée qu’une seule fois par an – et tardivement –, pour permettre à la faune et à la flore locales de s’y développer. Autre exemple à suivre: la bien plus récente et très réussie renaturation du Mujon.
Nature de proximité
À cet égard, d’autres pourraient suivre et, ainsi, renforcer le rôle de corridor biologique de ces cours d’eau. Les intentions à concrétiser n’oublient pas non plus l’humain.
Plusieurs projets concrets doivent ainsi non seulement offrir des refuges à certaines espèces menacées, mais aussi mettre à portée de pupilles des Yverdonnois une nature de proximité et de qualité. Même en milieu urbain.
Si la politique yverdonnoise en matière de gestion des espaces verts ne doit pas grand-chose à celle de grandes villes comme Lausanne ou Genève, l’effort n’en sera pas moins poursuivi.
De nouvelles prairies fleuries devraient «pousser», et il est question de faire sortir de terre un verger public. «On y privilégiera de vieilles espèces locales», souligne Antoine Sauser, adjoint au chef du STE.
Enfin, et même si l’été 2021 se pose comme une exception à la règle, les autorités communales veulent densifier la végétalisation en milieu urbain afin de lutter contre les îlots de chaleur.
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