Consommation durableZélo livre des produits zéro déchet à vélo-cargo
Ce nouveau service à domicile, créé en 2020 à Gland, a remporté un des Prix à l’innovation de la Région de Nyon. Une extension est prévue à Lausanne.

Se procurer des produits alimentaires sans emballage, dits zéro déchet, c’est compliqué. Des magasins qui vendent en vrac, il n’y en a pas à tous les coins de rue. Et s’il faut rouler des kilomètres en voiture pour en trouver un, bonjour l’empreinte carbone.
Sensibilisé au problème, André Burri a trouvé une solution: utiliser un vélo électrique pour livrer des produits frais à domicile, dans des contenants réutilisables. Ce service proposé depuis quelques mois par Zélo, société qu’il a créée en 2020 à Gland, vient de recevoir un des Prix à l’innovation de la Région de Nyon.
Producteurs régionaux
Il y a peu, si on lui avait dit qu’il livrerait des paniers de légumes à vélo, André Burri aurait eu de la peine à y croire. Ingénieur en microtechnique, cet ancien professionnel actif dans le monde de la finance pendant vingt ans raconte que c’est son fils aîné qui l’a motivé à se reconvertir dans le développement durable de proximité.
«À ce jour, on a entre 60 à 70 clients réguliers. On fait 200 livraisons par mois avec deux vélos.»
«Il m’a ouvert les yeux quand je l’ai vu aller convaincre notre propriétaire de poser des panneaux solaires sur le toit. Puis, quand j’ai commencé à aller à la boulangerie avec mon sac à pain et que la boulangère continuait à m’emballer mon pain dans du papier, je me suis dit qu’un truc ne jouait pas.»
Après avoir lu le best-seller «Zero Waste Home», de Bea Johnson, André Burri décide de passer à l’action. Il trouve des producteurs régionaux d’accord de lui fournir de la marchandise en vrac, achète un premier vélo-cargo grâce à un prêt de son voisin, loue un bout de local en sous-sol pour préparer ses commandes, et met son site www.zélo.ch en ligne.

«À ce jour, on a entre 60 à 70 clients réguliers. On fait 200 livraisons par mois avec deux vélos. On propose 500 produits différents: les paniers de fruits et légumes du jeudi, des jus, du pain, des œufs, du fromage, de la viande de boucherie et des poissons du lac… Mais aussi des plats du jour et des petits-déjeuners», précise le patron de Zélo.
Comment ça marche? Une fois les conditions définies lors d’un entretien personnalisé avec le client, Zélo livre la commande passée en ligne dans des contenants qu’on doit rendre propres mais qui seront renettoyés et stérilisés par l’entreprise pour avoir une hygiène irréprochable. Si c’est occasionnel, Zélo demande une consigne de 50 francs pour les contenants, plus les frais de livraison (entre 5 et 10 francs) et les frais de nettoyage (entre 2 et 4% de la commande). Il existe aussi deux types d’abonnement, à 100 ou 300 francs par an. Zélo collabore avec la Fondation Jobtreck via l’emploi de personnes en réinsertion.

Le concept a ses limites géographiques. À vélo, même électrique, il n’est pas raisonnable de livrer à plus 10 km. Raison pour laquelle André Burri envisage d’étendre son service par région. «Il suffit que je trouve un chef de région, un local et un capital de départ. À Nyon, quelqu’un s’est annoncé. Le projet est à l’étude. À Lausanne également, je cherche un partenaire. Zélo va lancer une demande de financement participatif par crowdfunding en mai.»
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